Paco Jackson Thiam à battons rompus : «Macky Salll est sur la bonne voie mais, qu’il ne touche pas à la Constitution»


Rédigé le Mercredi 1 Avril 2015 à 00:25 | Lu 485 fois | 0 commentaire(s)




Paco Jackson Thiam à battons rompus : «Macky Salll est sur la bonne voie mais, qu’il ne touche pas à la Constitution»

Toujours égal à lui-même, il ne fait pas dans la langue de bois, dans la dentelle non plus. Quand Paco Jackson Thiam, l’ami des plus grandes célébrités brise le silence, ça fait toujours des étincelles. Dans cette interview à battons rompus, il revient sur la guéguerre entre le maire de la Médina, Bamba Fall et son antagoniste, Seydou Guèye. Ses ambitions politiques, la nomination de Aliou Cissé, son divorce avec sa Brésilienne, sa relation avec son ami Cheikh Amar …

Lors des dernières élections locales, vous étiez investi aux côtés de Seydou Guèye pour la mairie de Médina. C’est finalement Bamba Fall qui a gagné les suffrages des Médinois. Aujourd’hui, il y a quasiment une guerre froide entre les deux adversaires politiques. Une vidéo mettant en scène un conseiller de la mairie est venu corser la dose. Quel est votre sentiment sur cette affaire ?

Je ne renie pas le fait d’avoir soutenu Seydou Guèye lors des élections locales, parce que son programme pour la Médina m’avait convaincu. Les Médinois ont choisi Bamba Fall et je pense qu’il devrait ouvrir ses portes à tous les fils de cette localité, dont Seydou Guèye. Ne serait-ce que pour l’émergence du quartier. Je ne crois pas qu’une guéguerre entre les deux puisse améliorer le quotidien des habitants. Il faut qu’ils se parlent pour se retrouver. Cette vidéo dont vous parlez ne fait qu’envenimer la situation. Il y a eu beaucoup de suspicions de part et d’autre. Pour ma part, je ne m’immiscerai pas dans leurs problèmes, car j’entretiens de bonnes relations avec chacun d’eux. Seydou Guèye est un ami, un frère, tandis que Bamba Fall et moi, nous nous sommes retrouvés après la campagne électorale.

Comment se sont passées vos retrouvailles ? Est-ce vous qui avez fait le premier pas ?

Faire le premier pas, cela signifie que j’ai quelque chose à me reprocher. Je n’ai rien fait à Bamba Fall. Je n’attaque pas les gens gratuitement. C’est juste que si quelqu’un se frotte à moi, il s’y pique. Nous sommes tous les deux de la Médina et nous avons des amis en commun qui ont tout fait pour nous rapprocher. Dernièrement, lors de son projet «Set sétal» à la Médina, j’ai été son invité d’honneur. Je suis un républicain et j’œuvre pour l’intérêt de ce quartier qui m’a vu naître.

Durant la campagne, vous aviez pourtant dit que si jamais  Bamba Fall était élu maire, vous alliez vous exiler à Bambèye Sérère. Aujourd’hui, c’est comme si vous étiez en train  de vous dédire ?

J’étais juste trop confiant et je peux même dire que sans moi, la défaite aurait pu être plus cinglante. Ma conviction était qu’en m’alliant à Seydou, il était impossible qu’on perde. C’est pour cela que j’avais dit que si Bamba Fall sortait vainqueur, j’allais me rendre à Bambèye Sérère. J’y suis bien allé par la suite, mais c’est clair que je ne peux pas y vivre. J’ai entendu Aïda Mbodj dire qu’elle allait me donner un appartement là-bas. Il faut lui dire que j’attends toujours les clés.

Après avoir soutenu Seydou Guèye, qui est de l’Apr, peut-on s’attendre à ce que vous soyez un membre du parti au pouvoir ? Il se susurre que Macky Sall vous courtise ?

On n’a pas besoin d’être de l’Apr pour soutenir l’action du Président. Je pense que pour que les porteurs de voix puissent convaincre aisément leurs militants, il faut qu’il y ait une bonne communication. La communication elle, ne peut se baser que sur du travail bien fait. Donc pour que nous puissions venir en aide au Président, il faut que son administration redouble d’efforts pour une réussite totale de ses projets. Je ne vois pas ce qui m’empêcherait de soutenir Macky Sall, comme je l’ai fait avec Wade lorsqu’il était au pouvoir. Je suis un républicain. Quoi qu’on puisse dire, le chef de l’Etat, le khalife général de tous les Sénégalais, est sur la bonne voie. Il est respectueux des personnes et très correct. Il ne passe pas son temps à spéculer sur des choses inutiles, comme le font la plupart des Sénégalais. D’ailleurs, je veux lui suggérer de sortir un décret pour enfermer ceux qui passent tout leur temps à jaser. Franchement, il le faut pour que les Sénégalais prennent conscience que les palabres ne servent pas une nation. Seul le travail paie. En plus, Macky a réussi à assainir les finances publiques pour l’égalité des chances. C’est une réalité palpable. Je suis dans ce milieu, j’ai des amis hommes d’affaires et je sais de quoi je parle. Je crois en la réussite de ce Président, qui a hérité d’un pays où les signaux étaient au rouge. Les ressources allaient mal, les valeurs étaient dégradées, les Institutions crétinisées, avec une dette intérieure faramineuse, sans compter l’accaparement des biens. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, il a réduit le train de vie de l’Etat, a imposé une gestion vertueuse et sobre. Il a également renforcé les organes de contrôle de l’Etat, remis la diplomatie en selle. Il a institué la couverture maladie universelle et plus de 200 familles ont pu en bénéficier. A travers les conseils de ministres décentralisés, il est allé à la source des préoccupations des populations. La Casamance est quasiment désenclavée grâce à lui. L’autosuffisance en riz est un projet viable et je pense que d’ici 2017, ce sera possible. D’ailleurs, un de mes amis, en l’occurrence, Cheikh Amar, y travaille. Le Plan Sénégal Emergent est un projet de développement durable. Pour toutes ces raisons, je le soutiendrai volontiers. Macky Sall est aux commandes du Sénégal par la grâce de Dieu. Son règne n’est pas le fait des politiciens. S’ils avaient ce pouvoir, ils se seraient eux-mêmes hissés au pouvoir. D’ailleurs, les politiciens sénégalais sont en perte de vitesse, ils ne peuvent pas drainer du monde. En outre, je reste convaincu que Macky est sur le bon chemin. Il faut juste qu’on lui donne le temps et l’opportunité de dérouler ses ambitions. Il a été élu pour 7 ans, il a encore du temps.

«Une promesse électorale ne peut pas être au-dessus de notre Constitution»

Il a été élu pour 7 ans, mais il veut réduire son mandat à 5 ans par voie référendaire…

Macky Sall ne doit pas toucher à notre Constitution. J’ai eu à discuter avec un spécialiste sur cette question, mais il m’a expliqué que nous sommes en période d’inscription et la loi autorise tous les jeunes qui auront 18 ans en février 2019 de s’inscrire. Donc si les élections se tiennent en 2017, qu’adviendra-t-il de tous ces jeunes. Deuxièmement, organiser un referendum pour tenir des élections, ce serait une violation flagrante de la Constitution. Macky a prêté serment pour un mandat de 7 ans. Je ne crois pas qu’une promesse électorale soit au-dessus de notre Constitution. Son mandat ne peut être ni réduit par voie parlementaire ni par voie  référendaire. D’ailleurs, je suis en train de m’associer avec des personnes pour créer un slogan : «Touche pas à ma Constitution». Que Macky ne touche pas à notre Constitution, sinon il me trouvera sur son chemin. Je lance d’ailleurs un appel à tous les démocrates de ce pays afin qu’ils se mobilisent. Macky est jeune, il peut faire 7 ans et avoir la chance pour un second mandat…

Comment comptez-vous vous y prendre pour le soutenir ?

Je ne veux pas que mes idées me soient volées. Lorsqu’on se verra, dans le blanc des yeux, je lui en ferai part. Je le soutiendrai quoi qu’il m’en coûte.

Pensez-vous que les Sénégalais vous prendront au sérieux, avec votre réputation de viveur qui vous colle à la peau ?

Si j’étais un bouffon, je ne serais pas arrivé au niveau où je suis. Je viens d’un quartier difficile. J’ai un carnet d’adresses que tout le monde envie. Ceux qui ne me prennent pas au sérieux se trompent. La majeure partie des politiciens ne m’arrivent pas à la cheville.

«Mon divorce…»

Si vous devez vous engagez aux côtés de Macky, allez-vous renoncer à votre vie d’épicurien ? 

Cela fait plus d’un an que l’on ne m’a pas vu dans les boîtes de nuit. Je ne suis plus dans ces histoires. Seuls les imbéciles ne changent pas. Mes priorités sont : comment faire pour aider mes semblables. Il n’y a plus que le devenir de mon pays qui m’intéresse. C’est samedi dernier qu’on m’a vu au Grand Théâtre et là, c’est parce que je faisais partie des parrains de Pape Diouf.

Qu’est-ce qui a motivé ce changement de vie ? 

J’ai constaté que les Sénégalais avaient beaucoup d’espoir en moi. Ils me sollicitent beaucoup et ont foi en moi. En plus, on ne peut pas passer toute sa vie à faire la bringue. Cela n’a aucun intérêt et les gens ont une mauvaise image de toi.

Votre épouse, une Brésilienne, aurait-elle quelque chose à voir dans cette soudaine prise de conscience ?

Non, je suis assez responsable, majeur et vacciné, capable de prendre en main ma vie. Une femme ne peut pas me faire changer.

Depuis l’annonce de votre union, on n’entend plus parler d’elle…

Elle va bien, mais nous ne sommes plus ensemble. Il devait en être ainsi. Le reste, c’est ma vie privée…

Sur un autre registre, le verdict du procès de Karim Wade fait l’actualité. Comment appréciez-vous cette décision de justice ?

Je ne souhaite pas à Karim ce qui lui est arrivé. Je pense que dès le départ, Wade aurait dû recourir à une médiation pour sortir son fils de ce pétrin. Il était du même camp que Macky Sall. Maintenant que la justice s’est prononcée, la seule chose qui reste, c’est qu’il puisse bénéficier de la grâce. Qui est une prérogative du président de la République.

«Giresse est le plus nul de tous les coachs. Aliou Cissé est l’homme de la situation»

Toujours dans l’actualité, il y a la récente nomination d’Aliou Cissé à la tête de la sélection nationale. En tant qu’amateur de foot, pensez-vous qu’il est l’homme de la situation ?

C’est la suite logique des évènements. On a plus besoin d’un sélectionneur que d’un entraîneur. Un entraîneur gère son joueur au niveau de son club. Les joueurs de l’équipe nationale, lorsqu’ils se retrouvent en sélection, c’est tout juste pour une semaine. Aliou Cissé, il est capable de faire une bonne sélection et son discours passera face aux joueurs. Il a eu un parcours honorable dans le foot. Il a fait une coupe du monde, une coupe d’Afrique, il a joué en Angleterre, au Paris Saint-germain. Donc son passé d’international parle en sa faveur. Il est également capable d’inculquer les valeurs nécessaires aux jeunes footballeurs. C’est l’homme de la situation. Seulement, il ne faut pas que les gens pensent qu’il va métamorphoser les joueurs en des génies du ballon. Ça, c’est du ressort de leurs entraîneurs au niveau de leurs clubs.

Vous pensez qu’il sera à même de faire  mieux que son prédécesseur ?

Alain Giresse, c’est le plus nul de tous les coachs. Certes il a été un excellent footballeur, mais il est nul en tant que sélectionneur. En plus, qu’il arrête de stigmatiser nos joueurs, qu’il prenne de la hauteur…

Parlons de votre relation avec Cheikh Amar. On dit que vous n’êtes avec lui que par intérêt et que c’est lui qui est derrière toutes les donations que vous faites dans les soirées. Que parfois, vous servez d’intermédiaire entre lui et les artistes qu’il parraine, monnayant une commission…

Cheikh Amar est pour moi plus qu’un ami, c’est un frère. C’est une personne très généreuse. L’argent que je donne dans les soirées, c’est le fruit de mon travail. Je travaille et je gagne de l’argent honnêtement. On n’a jamais entendu que j’ai été convoqué à la Dic ou quelqu’un me réclamer des sous. Maintenant, même si Cheikh me donnait de l’argent, pourquoi les gens y trouveraient-ils à redire ? Il a plus d’argent que moi, c’est normal qu’il m’en donne. Ce que les gens ignorent, c’est qu’il me trouve des marchés, donc l’opportunité de me faire de l’argent. Je l’en remercie beaucoup. Sur le fait qu’on dise que je joue les intermédiaires entre lui et les artistes, c’est n’importe quoi. Je travaille et je gagne assez pour ne pas courir derrière des commissions. Les gens devraient s’occuper de leurs affaires, plutôt que de lorgner dans mon portefeuille. La cupidité et la méchanceté, sont des bêtises humaines

Quel est votre verdict pour le «Choc de l’année», le combat Balla Gaye 2/Eumeu Sene ? J

Je félicite d’abord le groupe Futurs Médias, qui est à l’origine de cette grande affiche. Ce sont deux champions qui vont s’affronter. Mais le plus important pour moi, c’est que Balla Gaye est mon lutteur préféré. Je suis sûr que le verdict sera en notre faveur. C’est le plus grand lutteur de sa génération, qu’on le veuille ou non. Je le dis en toute honnêteté, tant pis pour Eumeu Sène…



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