Après une période difficile pendant laquelle tout spectacle a été interdit à cause de la pandémie du Covid-19, les activités ont repris de plus belle. Quel est votre ressenti après ce moment de pause ? Nous remercions déjà le bon Dieu car il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas survécu au Covid et nous prions pour eux. Pour répondre à votre question, c’était une période très difficile pour nous. La pandémie nous a trouvé dans une situation où on se produisait en spectacle 3 à 4 fois par semaine. Et elle est venue tout bouleverser. Nous ne pouvions plus nous produire pendant presque deux ans. Même si, parfois, il y avait certains évènements dans lesquels on nous appelait avec bien sûr le respect des mesures barrières. C’était vraiment très compliqué mais je pense que notre groupe a bien survécu à cela. On a vu beaucoup de groupes de musique quise sont séparés parce qu’on vivait des moments où c’était chacun pour soi. Quelquesfois, on venait en répétition et certains n’avaient pas de quoi se payer le transport. On était vraiment au bord du gouffre. Chacun se débrouillait à sa manière de son côté. Mais on a gardé la foi et la pandémie nous a consolidés. Le Président nous aidé financièrement et on ne dira jamais que c’était insuffisant puisqu’il a pensé à nous. Mais le partage n’a pas été fait dans les règles de l’art. Vous êtes l’un des rares groupes qui continue toujours à se produire chaque semaine et à tenir le bon bout depuis des années. Quel est le secret de la longévité du groupe « Pape et Cheikh ? » Ce qu’on a compris très tôt, c’est qu’il est facile d’avoir un orchestre, mais très difficile de se trouver un groupe. Un chanteur peut former un orchestre en dénichant par-ci et par là des bassistes, un guitariste etc. Lors d’un spectacle ils peuvent tous jouer pour toi et après chacun vas de son côté. Mais un groupe demande l’implication de tout le monde. C’est la force du groupe « Pape et Cheikh » dont chacun se sent propriétaire. Et cela va jusqu’à la répartition des cachets. C’est très important parfois je me demande est ce qu’il y’a plus de 20 groupes au Sénégal ? Je vois que beaucoup colmatent des groupes et si un jour ton bassiste doit se produire en spectacle pour quelqu’un d’autre qui a plus de moyens que toi, comment vas-tu t’en sortir ? Dès fois quand je suis un peu au bout du rouleau ce sont mes musiciens qui viennent me dire : Pape lèves-toi, viens voir ça. Ils sont tellement motivés parce que dès le début on a formé un groupe où chacun se sent important. Dans notre groupe vous ne verrez jamais quelqu’un fumer ni boire de l’alcool. On arrive à l’heure dans nos soirées et même avant les spectateurs. Tout ça parce qu’on respecte notre public qui est notre raison d’être. Avec les effets du Covid, ne pensez vous pas qu’il est temps d’élargir votre panoplie et vous mettre à l’ère du numérique pour vous produire en spectacle via internet ? Il y a des personnes qui travaillent autour de ça. Je ne suis pas trop fort dans ce domaine (rires) mais, effectivement, on a pensé à ça et cela demande une autre organisation. Mais avec le temps, on va y arriver surement. Vous faites partie des artistes qui sont mécontents du fonctionnement de la Sodav. Quelles sont les raisons qui vous poussent à tant décrier la Société Sénégalaise de gestion des Droits D’auteur et Droits Voisins ? J’ai toujours décrié le fonctionnement de la Sodav. Je l’ai dit lors d’une émission sur la 2Stv et je persiste et signe. On devait se faire payer trois fois avec la Sodav et la Bsda, mais depuis que la Sodav est là, la musique sénégalaise a connu du recul. On a eu à rencontrer une fois le ministre de la Culture Abdoulaye Diop et l’administration de la Sodav pour en parler. Il y avait les plus belles paroles du monde lors de cette séance mais quelques temps après c’est le ministre de la Culture lui-même qui a remonté les bretelles à la Sodav. Il y a deux ans, le Président Macky Sall avait ordonné un audit de la Sodav parce qu’ils savent qu’il y a beaucoup de zones d’ombre d'ancien gestion. Il y a toujours les mêmes personnes et c’est un lobby qui est là depuis des années. Ce que je dis je l’ai vécu et je continue de le vivre personnellement. Nous avons vu des gens qui ont été financé dans leurs manifestations à hauteur de 300.000 F Cfa. Il n’y a que du buzz désormais dans la musique. Malheureusement on ne peut pas laisser notre musique pour aller combattre ces gens-là qui ont plus de temps que nous. Nous lançons un appel au Président de la République pour qu’il revoie le fonctionnement de la Sodav. Il y a beaucoup d’injustice dans la culture. Quelle appréciation faites-vous de ce qui s’est passé à Diamniadio avec l’affaire Wally Seck ? C’est une affaire qu’on a tous vu mais que je ne vais pas commenter. Même si j’essaie d’exister sur la scène musicale, c’est le combat que je mène et ce qui est arrivé doit tous nous servir de leçon. Pourquoi on ne vous a pas vu lors à l’inauguration du Stade Abdoulaye Wade ? Vous l’auteur de la célèbre chanson « Gorgui Doli Niou ». Nous sommes tous des sénégalais. Il n’y a pas que nous, beaucoup n’ont pas presté ou n’ont pas été invités. Mais aujourd’hui, on ne peut parler du Président Abdoulaye Wade sans nommer « Pape et Cheikh ». Quand on inaugure un Stade au nom d’Abdoulaye Wade et même si ce stade portait un autre nom, la logique était de nous inviter. À plus forte raison, quand il s’agit du Stade Abdoulaye Wade. Nous symbolisions quelque chose dans ce pays. On ne demande pas de chanter sur scène ou quelque chose du genre, on pouvait juste nous inviter et nous présenter au sénégalais, histoire de montrer que tous les artistes sont venus magnifier l’évènement. Malheureusement on ne nous a pas appelé et c’est l’occasion d’édifier les sénégalais à ce sujet. Pour finir comment avez-vous réagit en apprenant que le Président Macky Sall a dénommé le stade au nom d’Abdoulaye Wade ? Je été très heureux d’apprendre la nouvelle. C’est juste le déroulement normal des choses. Chaque Président qui passe doit être honoré. Il n’y a que les politiciens pour dire qu’un tel ou tel n’a pas travaillé. Et assurément Abdoulaye Wade mérite cette reconnaissance de la part de Macky Sall. Je vais même vous révéler que c’est Macky Sall lui-même, lorsqu’on sortait le titre « Gorgui Doli niu », qui nous a dit d’y ajoute r « Sopi Doli Niu ». Cela veut tout dire.
PAPE AMADOU FALL « PAPE ET CHEIKH » (ARTISTE MUSICIEN) « Il ne reste que le buzz dans la musique… »
Rédigé le Samedi 26 Février 2022 à 11:21 | Lu 502 fois | 3 commentaire(s)
L’un des membres du groupe «Pape et Cheikh » s’est donné à cœur ouvert à votre canard Lii Quotidien pour aborder la reprise post-Covid des spectacles de musique après une longue période d’abstention, la gestion de la Sodav et l’affaire Wally Seck. Pape Amadou Fall, de son vrai nom, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est revenu notamment sur sa non sollicitation lors de l’inaugurationdu Stade Abdoulaye Wade le 22 Février dernier. Entretien avec Lii quotidien
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