MOUNIROU SY PROPOSE LE SEPTENNAT UNIQUE


Rédigé le Lundi 7 Juin 2021 à 17:00 | Lu 190 fois | 0 commentaire(s)



Ce n’est pas demain la fin du débat autour des mandats présidentiels en Afrique avec son lot de dégâts et autres abjections. invité de l’émission «Jury Du Dimanche (Jdd)» diffusée hier sur «iRadio», le constitutionnaliste, Mounirou Sy a fait une proposition pour le moins surprenante. il estime en effet que la réflexion doit être orientée vers le septennat unique pour se passer des polémiques liées au nombre de mandats et à leur renouvèlement.


L’épisode Abdoulaye Wade en 2012 a fait tache d’huile dans l’histoire du Sénégal. Même si le Pape du Sopi avait réussi son forcing en se présentant une troisième fois pour la magistrature suprême, les populations l’avaient sévèrement sanctionné en votant majoritairement contre lui. Aujourd’hui, le débat autour du troisième mandat se pose encore dans le pays.

Le Président Macky Sall n’a pas, jusque-là, tranché définitivement la question. De plus en plus, des voix s’élèvent pour légitimer une troisième candidature de Macky Sall. Mieux, l’éminent avocat Me Doudou Ndoye a soutenu tout dernièrement que légalement le chef de l’Etat pourrait se représenter. De toute manière, l’opposition et la société civile sont en position d’alerte et prêtes à réagir. Mais pour le constitutionnaliste Mounirou Sy, il faudrait une bonne fois régler cette question du troisième mandat. En qui faisant ? Il propose un mandat unique de 7 ans.

Ainsi, souligne-t-il, dès que le Président arrive à la tête du pays, il ne sera obnubilé que par les résultats. «Un septennat permet d’aller vers la dépolitisation de l’administration. C’est ce qui se passe au Mexique, en Corée du Sud, en Pologne», affirme Mounirou Sy. Il trouve que le septennat permet d’éviter le clientélisme politique, le tripatouillage constitutionnel et le gaspillage des deniers publics pour des raisons politiques. Toujours selon le constitutionnaliste, le problème se trouve dans le renouvèlement du mandat. «Celui qui arrive à la magistrature suprême a tendance à travailler pour le renouveler. S’il le réussit, il va faire toute sorte de tripatouillage pour se maintenir. Ce qui va susciter un soulèvement populaire occasionnant des morts», se désole le juriste spécialiste du droit constitutionnel.

«ON VA VERS UNE POLITISATION CHRONIQUE ET SEMPITERNELLE DE L’ETAT DU SENEGAL»

Interpellé par ailleurs sur le calendrier électoral avec l’organisation prochaine des élections locales et législatives en 2022, Mounirou Sy n’a pas caché sa désolation. «On va vers une politisation chronique et sempiternelle de l’Etat du Sénégal. Un Etat ne peut pas passer tout son temps à préparer et organiser des élections. On ne peut pas organiser tous les deux ans une élection. Il est temps de s’arrêter pour éviter la démocrature qui est une tendance d’une démocratie mais au fond c’est une dictature de la pensée et de la domination du moment», a déclaré Monsieur Sy.

Dans la foulée, il estime que le respect de la parole donnée doit être sacré chez les politiques. S’il y a aujourd’hui report des élections locales, souligne-t-il, c’est à cause de l’opposition qui ne voulait pas aller aux élections locales sans l’audit du fichier électoral. «Les gens pensent que le gouvernement a repoussé les locales parce que cela ne l’arrangeait pas. C’est faux. C’est l’opposition qui est responsable», clame-t-il. Pour conclure à ce propos, Mounirou Sy a appelé à rebâtir un consensus et à respecter les délais. «Il ne faut plus repousser les élections. Elles doivent se tenir à date échue. Les maires sont aujourd’hui dans une illégalité totale», renchérit-il.

MOUNIROU SY, CONSTITUTIONNALISTE «Si les pays d’Afrique centrale et de l’ouest sont moins développées ; c’est à cause du CFA»

«Il faut revoir économiquement ce que l’on appelle la clé de voûte de l’économie: la monnaie. Il faut quitter le CFA. Les inconvénients sont multiples et mille fois plus importants que le peu d’avantages que le CFA nous procure. Rien que pour l’aspect symbolique, il faudrait le revoir. C’est une monnaie qui est fabriquée dans un autre pays, en dehors de l’Afrique, à Chamelières, transportée par des Non Africains. Si les pays d’Afrique centrale et de l’ouest sont moins développées, c’est à cause de leur monnaie, le CFA. Aujourd’hui, le Kenya s’en va. Les pays maghrébins nous dépassent de loin. Le Maroc reçoit des émigrés espagnols qui viennent travailler chez eux. L’Afrique doit commencer par rompre cette chaîne. Aussi, il faut essayer de nous libérer des institutions de Breton Woods que sont le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Ces institutions ont un agenda qu’elles déroulent. À chaque fois qu’elles vous prêtent de l’argent, elles intègrent la notion genre. Le genre, on sait, ce n’est pas seulement l’homme et la femme, mais c’est également l’autre qui est entre les deux. Il faut que le droit positif l’accepte dans ton pays pour que l’on puisse t’aider, t’accompagner financièrement. Et ceci est anachronique par rapport à la société africaine. On ne peut imposer sa manière de vivre ailleurs à une population qui n’est pas identique à la tienne. (…)», affirme Mounirou Sy, constitutionnaliste.

L'AS


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