L’ex-attaquant camerounais Samuel Eto’o est revenu sur le discours, à Rabat, du président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino, sur l’organisation de la CAN tous les quatre ans. Présent dans l’émission « Le débat africain » d’Alain Foka sur RFI, l’ex-star de FC Barcelone dit non à la FIFA sur cette proposition. Pour lui, organiser la CAN tous les quatre ans fera l’affaire des Européens qui « veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang ».
Une CAN tous les 4 ans ? « C’est plutôt l’intérêt des Européens »
« La CAN génère vingt fois moins que l’Euro. Avoir une CAN tous les deux ans, est-ce bien sur le plan commercial ? Cela a-t-il permis de développer les infrastructures ? Pensez à l’organiser tous les quatre ans », avait notamment déclaré Gianni Infantino aux délégués des 54 fédérations nationales africaines de football, au Maroc.
Samuel Eto’o a un point de vue bien tranché. « Est-ce l’intérêt des Africains d’organiser une CAN tous les quatre ans ? Je crois que c’est plutôt celui des Européens. Ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang », avance Samuel Eto’o. « La Fifa défend l’intérêt des clubs européens », insiste l’ancien international.
« Où va-t-on trouver l’argent avec une CAN tous les quatre ans ? »
« Comment va-t-on financer notre football ? Où va-t-on trouver l’argent avec une CAN tous les quatre ans ? », questionne l’ancien « Lion indomptable ». « Nous devons mettre notre football au niveau de celui des Européens. » Et selon Samuel Eto’o, c’est ce que le président Ahmad « est en train de faire ».
Quant à la « mise sous tutelle » de la CAF par la Fifa, Samuel Eto’o ne voit pas les choses de cette façon. « Nous avons demandé l’aide de la CAF pour aller plus vite dans la restructuration », argumente Eto’o, au sujet d’une mission de six mois de Fatma Samoura au Caire.
« Il faut une politique sur le continent africain pour développer les championnats. C’est ce qui permettra aux équipes nationales de ne pas vivre dans le chantage », conclut Samuel Eto’o.