camarades, L’heure est grave. Notre mouvement cesse d’être une simple grève professionnelle pour devenir une véritable résistance syndicale, face à un pouvoir qui substitue la répression au dialogue, l’intimidation à la concertation, la menace aux négociations collectives. Depuis le déclenchement du mouvement, le silence du Ministre de la Justice, réduit à des communiqués impersonnels et à deux circulaires administratives, en dit long sur le mépris affiché à l’endroit des travailleurs de la Justice. Quant au Ministre de la Fonction publique, cinq mois de mutisme face aux préavis régulièrement déposés illustrent une volonté manifeste de nier la légitimité de nos revendications.
Nous assistons à l’instauration progressive d’une nouvelle doctrine autoritaire, où l’exercice d’un droit constitutionnel, la grève, est assimilé à une atteinte grave à l’Etat. Cette dérive dangereuse est marquée par le recours systématique à des réquisitions abusives, à des suspensions de salaires illégitimes et à des pressions visant à briser la détermination des agents de la Justice.
Mais ils se trompent. Car les travailleuses et travailleurs de la Justice, après des années de loyaux services, refusent de plier sous le joug de l’intimidation. Notre résistance est celle de la dignité, de l’attachement indéfectible aux valeurs républicaines, à la reconnaissance de notre rôle central dans la consolidation de l’État de droit.
Face à cette entreprise de démolition des acquis syndicaux, l’Entente SYTJUST–UNTJ lance un appel solennel à tous les syndicats, à toutes les centrales, à toutes les forces vives de la Nation, pour une mobilisation collective autour de la défense des libertés syndicales, des droits constitutionnels et du respect dû aux travailleuses et travailleurs de la Justice.