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Hourèye Thiam, une vertueuse dans « Diakarlo »


Rédigé le Dimanche 28 Octobre 2012 à 16:27 | Lu 1047 fois | 0 commentaire(s)



Son voile ne passe pas inaperçu à la télévision nationale. Elle présente l’une des émissions politiques les plus suivies du petit écran. Hourèye Thiam, puisqu’il s’agit d’elle, nous raconte son histoire avec le voile, mais aussi ses relations avec les politiques pour qui elle est presque devenue incontournable. La présentatrice de « Diarkarlo » livre aussi, dans cet entretien, d’autres petits secrets de sa vie hors du plateau de la télévision nationale.


Hourèye Thiam, une vertueuse dans « Diakarlo »
Hourèye Thiam ?
Hourèye Thiam est une sénégalaise, musulmane, mariée à Ballé Preira (responsable de la communication de la douane sénégalaise), mère de trois enfants. Je suis halpulaar, banlieusarde qui revendique tout ce que cela comporte de « pikinité ». Je suis née à Mbacké le 28 juin 1980. Je suis originaire du Fouta que je ne connais pas très bien mais je parle bien la langue puular. J’ai grandi à Pikine Icotaf. Mon père, Demba Thiam, décédé en 2001, était responsable de la filature à l’usine Icotaf. Ma mère, Hadja Aby Thiam, est toujours à Pikine avec mes tantes. J’ai fait ma scolarité à l’école Seydou Nourou Tall de Pikine où je suis restée pendant 10 ans. Après l’obtention du bfem, je suis allée au lycée Lamine Guèye.

Enfance
J’ai eu une enfance normale, très heureuse à la limite. Je suis issue d’une grande famille polygame et je suis pratiquement l’une des plus jeunes. J’ai donc eu la chance d’être entourée de grandes sœurs, de grands frères qui me considèrent d’ailleurs jusqu’à présent comme la petite fille que j’étais. J’étais donc entourée d’affection et j’ai été très tôt responsable, parce qu’à un moment donné ma mère avait déménagé et je suis restée avec mes deux jeunes frères. Il fallait que je prenne le relais parce que mes grandes sœurs étaient mariées et heureusement que j’ai eu très tôt cet esprit de responsabilité qui m’a permis d’organiser ma vie.

Etudes

Je suis entrée à l’école en 1986. Je me souviens encore de la petite robe mauve que j’avais portée (rire). C’était à l’école Seydou Nourou Tall que je visite toujours, une sorte de pèlerinage pour moi. Je suis entrée à cette école pour en sortir avec le BFEM (Brevet de fin d’études moyennes) en 1996. Après le BFEM, je suis allée au lycée Lamine Guèye où j’ai eu mon bac en 1999, série L. Après je suis allée à la faculté des lettres, en Lettres modernes. J’y suis restée trois ans ; actuellement j’ai une inscription en License que j’ai suspendue. Puisque je faisais du syndicalisme avec l’Amicale de la faculté des lettres , ce qui me prenait énormément de temps, j’ai décidé d’arrêter pour faire le concours du CESTI (Centre d’études des sciences et techniques de l’information). C’est d’ailleurs en préparant le concours du CESTI que j’ai rencontré mon mari. J’ai donc fuit la fac des lettres parce que le rythme était infernal, c’était dur. Je me suis dit pourquoi continuer en Lettres pour devenir enseignant alors qu’il n’y pas de débouché. J’ai donc fait le concours du CESTI quand je devais faire la License en 2002. J’y ai fait trois ans. En 2005 j’ai obtenu mon diplôme ; je suis de la 33ème promotion.

Parcours professionnel

D’abord, quand j’ai réussi au concours du CESTI, je suis allée à la radio Oxyjeunes de Pikine pour avoir une longueur d’avance avant l’ouverture des classes. J’y suis restée une année comme reporter stagiaire et j’y ai appris beaucoup de choses. L’année suivante, 2003, je suis allée à l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) pendant quelques mois. J’ai rejoint ensuite la première équipe de Rfm (Radio futurs médias) qui venait de démarrer ses programmes. J’ai eu mon premier scoop à Rfm avec Idrissa Seck (à l’époque Premier ministre). C’était après l’agression de Talla Sylla. Je l’ai poursuivi pour avoir la réaction du gouvernement qui était pointé du doigt. J’ai appelé ensuite Alassane Samba Diop pour lui dire que j’ai un scoop. Il m’a demandé de rentrer directement à la radio. J’ai été très heureuse d’entendre Mamoudou Ibra Kane lancer l’élément en exclusivité dans le journal. Après, j’étais en état de grossesse en 2004 et c’était difficile pour moi de monter les escaliers de Rfm ; je suis retournée à l’APS. En deuxième année du CESTI, je suis allée faire mon stage à la RTS. Depuis lors j’y suis. J’étais donc entre le CESTI et la RTS et à la fin de la troisième année j’ai continué à la télévision nationale où j’ai obtenu un contrat en 2006.

Le voile ?

Entre 1996 et 1997, je voyais des filles qui se voilaient, mais je ne m’imaginais pas voilée. Je me disais que c’était un effet de mode importé des pays arabes. C’est en 1997 que j’ai intégré un dahira tidjane et une école coranique. Un jour, durant les vacances, j’étais avec des amies qui suivaient des cours gratuits de Coran à Yarakh magasin. C’est ainsi que j’ai décidé d’apprendre le Coran. Et je suis tombée un jour sur un verset dans lequel Dieu demande au Prophète de dire à toutes les femmes croyantes de mettre le voile pour être identifiée comme musulmane. Et puisque je suis musulmane, j’ai décidé de porter le voile. Je le porte depuis 1997, pas par effet de mode, mais par conviction religieuse. Personnellement, je suis convaincue que le voile est aussi obligatoire pour une femme que la prière. Le voile m’a permis de vivre d’une autre manière, avec des valeurs et puis il y a beaucoup de choses que je ne me permettrais jamais.

Diakarlo

Avant Diakarlo, j’ai eu à faire deux autres émissions. Ma première émission à la télé était « Sénégal diaspora ». J’ai été la première à la Rts, en 2008, à faire une émission qui se faisait en dehors du Sénégal. L’émission était intégralement dédiée à la communauté sénégalaise vivant à l’étranger. Je l’ai fait pendant un an et demi. Par la suite, l’actuelle directrice de la télé, Gnagna Sidibé, m’avait confié « Pluriel » que j’ai fait aussi pendant un moment et qui a aujourd’hui une bonne place dans la grille de la Rts. Maimouna Ndir (chef desk politique et économie d’alors) m’avait confié un projet de débat en ouolof et j’ai voulu faire « Diakarlo » en fin 2010 avec comme premières invitées contactées Mously Diakhaté et Ngoné Ndoye, mais j’ai eu des problèmes avec le directeur de la télé de l’époque qui a demandé qu’on annule à la dernière minute après m’avoir servi un « avertissement » pour avoir fait un élément sur la 1ère AG des cadres de l’Alliance Pour République (parti au pouvoir, à l’époque dans l’opposition). C’est finalement en 2011 qu’on a commencé « Diakarlo ». J’ai commencé l’émission au lendemain du 23 juin 2011. L’expérience porte des fruits ; alhamdoulilah les sénégalais adhèrent au concept.

Relation avec les politiques

Des rapports strictement professionnels sur le plateau. C’est un invité que je reçois et à qui je pose des questions que d’autres sénégalais se posent. Je ne cherche pas à plaire à un invité. J’évite tout ce qui peut me faire travestir ces relations professionnelles. Des tentations ne manquent pas, mais j’ai juré de ne jamais prendre de l’argent dans le cadre de cette émission. Des fois, des gens me proposent de l’argent pour les inviter, mais ceux-là je ne les invite jamais. D’autres viennent à l’émission et pensent qu’à la fin ils doivent me donner quelque chose. A ceux-là aussi je dis non ; l’entretien n’est pas à monnayer et je le dis devant tout le monde parce que des gens croient qu’en côtoyant des hommes politiques on peut s’enrichir. Moi je n’y crois pas. Je me dis que je n’ai pas le droit de toucher un seul franc pour ce travail que je fais pour le service public et qui me paie un salaire. Seule l’actualité commandite la venue de quelqu’un dans « Diakarlo ».

Projets

Continuer à imposer cette émission, me battre pour faire mieux que « Grand jury » de Mamoudou Ibra Kane que j’admire et que je respecte beaucoup. Faire en sorte que le traitement de l’actualité politique soit banal, que les gens parlent de la politique sans partie prise, parce que j’aime la politique et je crois d’ailleurs que si je n’étais pas journaliste je serais dans l’arène politique. Pour le moment, je me donne becs et ongles pour cette émission. Peut être qu’après je pourrais faire quelque chose sur la toile parce que je vois que internet est un médium du futur. Donc pourquoi ne pas développer des projets sur le web. Je réfléchis aussi au lancement d’un magazine. Mais aussi je fais du commerce parce que je veux gagner dignement ma vie à la sueur de mon front.

Archipo.com


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