𝑺𝒆𝒚𝒅𝒊 𝑬𝒍 𝑯𝒂𝒅𝒋 𝑴𝒂𝒍𝒊𝒄𝒌 𝑺𝒚 𝒆𝒕 𝒍𝒆 𝒔𝒐𝒖𝒇𝒇𝒍𝒆 𝒗𝒊𝒕𝒂𝒍 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑺𝒂𝒍𝒂𝒕𝒐𝒖𝒍 𝑭𝒂𝒕𝒊𝒉𝒊
𝐈𝐥 𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐚𝐜𝐫𝐞́ 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐬𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐚̀ 𝐥’𝐞𝐧𝐬𝐞𝐢𝐠𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐚𝐢𝐧𝐭 𝐂𝐨𝐫𝐚𝐧. 𝐄𝐥 𝐇𝐚𝐝𝐣 𝐌𝐚𝐥𝐢𝐜𝐤 𝐒𝐲 𝐝𝐢𝐭 𝐌𝐚𝐨𝐝𝐨, 𝐯𝐮𝐥𝐠𝐚𝐫𝐢𝐬𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐓𝐚𝐫𝐢𝐤𝐡𝐚 𝐓𝐢𝐝𝐣𝐚𝐧𝐢𝐚 𝐚𝐮 𝐒𝐞́𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐥, 𝐚 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 œ𝐮𝐯𝐫𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐜𝐞𝐩𝐭𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐥𝐢𝐠𝐢𝐞𝐮𝐱. 𝐅𝐞𝐫𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐫𝐨𝐲𝐚𝐧𝐭, 𝐌𝐚𝐨𝐝𝐨 𝐮𝐭𝐢𝐥𝐢𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐚 𝐒𝐚𝐥𝐚𝐭𝐨𝐮𝐥 𝐅𝐚𝐭𝐢𝐥𝐡𝐢, 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐏𝐫𝐨𝐩𝐡𝐞̀𝐭𝐞, 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐯𝐢𝐯𝐢𝐟𝐢𝐞𝐫 𝐬𝐚 𝐟𝐨𝐢 𝐚𝐟𝐢𝐧 𝐝’𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐂𝐫𝐞́𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫.
C’est la prière sur le Prophète (Psl) par excel-lence. La Salatoul Fatihi est l’une des plus puis-santes prières sur le Prophète Mouhamed (Psl). Elle est cette prière particulière qui fait partie de ce que le Prophète (Psl) a ordonné à Cheikh Ahmed Tijani (RTA) et cela à l’état d’éveil, en pleine journée, de réciter et de transmettre. C’est une lumière vivifiée dans sa forme métaphysique par Allah, le Créateur des êtres. Cette lumière est représentée comme une forme d’étoile dont chacune de ses cinq (5) branches était habitée par un « oulouhiyaat » c’est-à-dire un scintillement de la lumière divine. La Salatoul Fatihi a été prescrite à Cheikh Ahmet Tidjane du fait de son caractère sublime et eu égard à sa sainteté. Ainsi El Hadj Malick Sy adorait par dessus tout, cette prière. C’est d’ailleurs l’une des chartes de la Tarikha Tidjiane. Une lumière qui a comme mission de raviver la flamme de la religion dans le cœur de chaque fidèle. Et cela, El Hadj Malick Sy l’a très tôt compris…
𝐔𝐧𝐞 𝐠𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐢𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐝𝐢𝐬
Cette prière (Salatoul Fatikhi) a été découverte par Mouhammad al Bakri Essadiki, mais ce dernier aurait reçu l’ordre de ne pas l’inclure dans ses rites, dans la mesure où elle était réservée à un des descendants du Prophète (Psl)». Spirituellement, sur terre, tout prophète a une mis-sion. Et à chaque fois qu’une mission se termine, le Tout puissant fait venir un autre prophète pour perpétuer le travail de son précédent. Après la venue de Mouhamed (Psl), qui est le dernier des prophètes, il fallait qu’une autre personne vienne afin de poursuivre son œuvre. C’est ainsi que Cheikhna Ahmed Tidiane vint. Afin de raviver la lumière. Ainsi, pour mener à bien son travail et sa mission, le Prophète (Psl) a remis au Cheikh la Tarikha Tidjiane avec comme arme principale la Salatoul Fatihi. «Cette prière peut-être considérée comme l’une des principales voies pour accéder à son Seigneur, mais également intégrer le paradis après sa mort», explique Oustaz Abdoul Aziz Thiongane. Mais, avant d’accepter la tarikha Tidiane, Cheikhna Ahmed Tidiane avait demandé des ga-ranties au Prophète. «La salatoul Fatiha est une partie de la Wazifa, qui est une des chartes de la tarikha Tidiane. Et avant d’accepter la tarikha, Cheikhna Ahmed Tidiane avait demandé au prophète certaines garanties, parmi lesquelles le paradis assuré pour ceux qui adhérent à la Tari-kha et en appliquent les préceptes, de même que l’expiation de tous les péchés. Chose que le prophète accepta, et ils se mirent d’accord. La tarikha Tidiane a ainsi été garantie par le prophète lui-même», ajoute Thiongane.
𝐂𝐡𝐞𝐢𝐤𝐡 𝐎𝐦𝐚𝐫 𝐅𝐨𝐮𝐭𝐢𝐡𝐨𝐮, 𝐀𝐥𝐩𝐡𝐚 𝐌𝐚𝐲𝐨𝐫𝐨 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞 𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞́ 𝐝𝐞 𝐅𝐚 𝐖𝐚𝐝𝐞 𝐖𝐞́𝐥𝐞́
Seydi El Hadj Malick Sy a reçu la tarikha tidiane et ses chartes de Omar Foutihou Tall par l’entre-mise de son oncle maternel, Alpha Mayoro. C’est à Horé Fondé dans le Fouta que El Hadj Omar Foutihou Tall, en sa qualité de Khalife de Cheikh Ahmed Tidjane Chérif, avait fait une prédication, en présence d’une délégation venue à Gaya pour lui remettre des présents collectés au niveau du village. Une prédiction selon la-quelle son successeur serait le fils de la propriétaire du pagne tissé que venait lui remettre Alpha Mayoro Wélé, au nom de sa sœur, Fa-wade Wélé. «Lors de ce voyage, Fa Wade Wélé, nouvellement mariée, avait remis à son frère, Alpha Mayoro, un pagne tissé afin que Omar Foutiyou Tall lui fasse des prières pour qu’elle ait un garçon béni dans sa cour familiale. Et, selon la tradition, lorsque El Hadj Omar vit Alpha Mayoro et que ce dernier lui remit le pagne, il se leva, le déplia devant toute l’assistance et déclara que le fils du propriétaire de ce pagne sera son successeur», confie Oustaz Mansour Diene. Quelques années plus tard, Maodo Malick vit le jour. Et, ce n’est qu’après avoir atteint l’âge adulte que son oncle lui remit le pagne tissé et les legs d’Omar Fatihou Tall, dont le Wird avec comme base la Salatoul Fatihi. Depuis, Maodo s’est assigné une mission noble et exaltante : repêcher les âmes en errance dans les méandres du paganisme triomphant et faire de ses talibés des modèles de croyants. C’était son sacerdoce.
𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐞̀𝐠𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐛𝐚𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐜𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐒𝐚𝐥𝐚𝐭𝐨𝐮𝐥 𝐅𝐚𝐭𝐢𝐡𝐢
Pour mener à bien sa mission de revivification de la religion, El Hadj Malick Sy a utilisé la Salatoul Fatihi comme une de ses armes principales. Pour lui, aucune autre prière sur le Prophète n’atteint, dans sa valeur ésotérique, la valeur de la salatoul fatihi. Dans la salatoul fatihi, le Prophète, qui est l’objet de la salutation, est qualifié de promoteur d’ouverture de tout ce qui est obstrué et caché de tous les messagers antérieurs. Il est également qualifié de Réalisateur de droit par le Droit, c’est-à-dire par le pouvoir du droit, attribut de Dieu, il guide le croyant vers le chemin de Dieu. Salutations aussi aux descendants du Prophète, salutations à la hauteur de leur ancêtre le Messager d’ALLAH. Certains avaient expliqué cette grande ouverture par la première émergence de notre vénéré Seydina Mohammad (Psl), considéré comme le premier être humain dégagé du grand néant, avant même la genèse ou la création du monde. De ce fait, l’importance de cette prière était telle que dans son ouvrage sur la doctrine et les pratiques du Tidianisme (Fâkihatou Toullâb) traduit en français par le Professeur Rawane Mbaye, l’Humble Serviteur de la Miséricorde, Seydi El Hadj Malick Sy (RTA) a consacré un chapitre spécial sur les règles régissant la récitation de la Salatoul Fatihi. « Tout d’abord, il faut être autorisé et croire qu’elle est de la parole du Sublime, notre Seigneur. Se représenter l’image du Prophète, méditer le sens de cette prière, avoir la conviction que c’est Dieu qui rétribue celui qui la récite. Il faut aussi croire que le Prophète est le secret et l’essence de l’être et des existants, que Dieu est plus proche de nous que notre veine jugulaire» explique Oustaz Mansour Diène.
«𝟐𝟒 𝟎𝟎𝟎 𝐒𝐚𝐥𝐚𝐭𝐨𝐮𝐥 𝐅𝐚𝐭𝐢𝐡𝐢 𝐩𝐚𝐫 𝐣𝐨𝐮𝐫»
La Tarikha Tijania est devenue l’une des meilleures voies grâce à la wazifa, particulièrement la Salatoul Fatihi. « C’est une des prières les plus puissantes sur le Prophète. Elle a le pouvoir de purifier l’âme. Et quand on s’intéresse à cette prière et la récite régulièrement, on n’a pas le temps pour les choses mondaines. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle peu de gens s’y intéressent. Car les conditions sont difficiles », explique le prêcheur Thiongane. D’ailleurs, d’après Seydi El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmed Tidjan disait dans un de ses ouvrages que le Prophète lui a dit que personne n’a prié sur lui de la meilleure façon qu’avec la Salatoul Fatihi». Et pour montrer l’importance de cette prière, le fondateur de la confrérie Tijane disait : « S’il y avait 100.000 communautés, que chacune soit composée de 100.000 tribus, que chaque tribu soit composée de 100.000 hommes, que chacun de ces hommes vive 100.000 ans et récite chaque jour 100.000 prières sur le prophète (autre que la Salat Fatihi), et qu’on rassemble toute la récompense de ces communautés durant cette période, ils n’arriveraient pas à la récompense de l’évocation d’une seule Salat Fatihi». Toujours dans les secrets de cette prière, «Seydi El Hadj malick Sy disait qu’évoquer une fois la Salatoul Fatihi équivaut à 600.000 prières sur le Prophète Psl. Il expliquait également que celui qui le récite une seule fois dans la journée, tous ses péchés seront expiés. Et le faire régulièrement permet d’avoir une vie stable», confie Oustaz Mansour Diène. Conscient de ces multiples bienfaits, Seydi El Hadji Malick Sy utilisait ainsi cette prière méticuleusement. «Chaque jour, il récitait la Salatoul Fatihi 50 fois le matin et 50 fois le soir dans le cadre de son Wasifa. Et trois fois dans le Khadaratoul Jummah. Durant le mois de Ramadan, Maodo effectuait lui-même un wird quotidien de 24 000 Salatoul Fatihi. Douze mille le matin et douze mille le soir. Une abnégation et un don de soi sans commune mesure», souligne Oustaz Diène.
Aicha Goudiaby, L’OBSERVATEUR
