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Eclairage sur la défaite d'Amadou Hott à la BAD : Un processus diplomatique normal, sans lien avec la nouvelle gouvernance


Rédigé le Vendredi 30 Mai 2025 à 14:09 | Lu 149 fois | 0 commentaire(s)



L'élection de Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) et la troisième place d'Amadou Hott, ont suscité des commentaires critiques, qualifiant cette issue, de "déconvenue diplomatique" pour le Sénégal, certains allant jusqu'à y voir un échec de la diplomatie du Président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Cette analyse se base sur des faits et des chiffres, pour démontrer que cette vision est non seulement excessive, mais également déconnectée des réalités temporelles et structurelles de la diplomatie multilatérale africaine. (Par Yaya Hane, citoyen sénégalais)


1. Chronologie des faits : Une candidature antérieure au nouveau régime

- 24 mars 2024: Élection présidentielle sénégalaise et victoire de Bassirou Diomaye Faye
- 2 avril 2024 : Investiture du nouveau Président
- 29 mai 2025 : Élection effective à la présidence de la BAD
- Délai effectif : 1 an et 57 jours entre l'investiture et l'élection de la BAD

Réalité du processus de candidature

Malgré la période d'1 an et 57 jours d'exercice du nouveau pouvoir, le processus de candidature d'Amadou Hott s'était déjà largement structuré sous l'administration précédente. Les démarches diplomatiques fondamentales, la constitution du dossier technique et les premières approches stratégiques auprès des pays membres, avaient été initiées entre septembre 2023 et mars 2024.

Délais incompressibles de la diplomatie multilatérale

Dans les institutions internationales, les campagnes électorales sérieuses s'étalent sur 18 à 24 mois. Le travail de terrain, la constitution des alliances durables et les négociations bilatérales approfondies, nécessitent ce temps long. Bien que disposant de 13 mois, la nouvelle équipe a hérité d'une dynamique électorale déjà largement façonnée et de contraintes structurelles déjà établies.

2. Les chiffres parlent : Une performance honorable malgré les défis

L'élection s'est déroulée en trois tours de scrutin le 29 mai 2025, à Abidjan, avec les résultats finaux suivants :
- Sidi Ould Tah (Mauritanie) : 76,18% des voix
- Samuel Munzele Maimbo (Zambie) : 20,26% des voix
- Amadou Hott (Sénégal) : 3,55% des voix

Le système électoral de la BAD pondère les votes, selon la participation au capital :
- Nigeria : 9,333% des droits de vote
- Égypte : 6,330% des droits de vote
- États-Unis : 6,092% des droits de vote
- Sénégal : Environ 1,8% des droits de vote

Obtenir 3,55% des voix avec une participation au capital de 1,8%, démontre une capacité de mobilisation diplomatique qui dépasse de près de 100% le poids économique naturel du pays, témoignant d'un travail diplomatique effectif.

3. Facteurs Structurels Indépendants de la Nouvelle Gouvernance

Crise de la CEDEAO : Un handicap majeur hérité


La sortie effective du Mali, Burkina Faso et Niger de la CEDEAO, processus entamé sous l'ancien régime et formalisé en janvier 2024, a privé le Sénégal de 3 voix traditionnellement acquises, représentant environ 4,2% des droits de vote cumulés. Cette crise géopolitique majeure a structurellement affaibli le bloc ouest-africain, avant même l'arrivée du nouveau pouvoir.

Repositionnement géostratégique mauritanien de long terme

La Mauritanie a mené une diplomatie active sur 24 mois, capitalisant sur :
- Sa position de pont entre Maghreb et Afrique subsaharienne
- Ses relations privilégiées avec les pays du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït)
- Son profil technocratique avec Sidi Ould Tah (10 ans à la tête de la BADEA)
- Une stratégie de diversification diplomatique entamée dès 2022

4. Actions concrètes du nouveau régime : Mobilisation totale

Malgré les contraintes héritées, le Président Bassirou Diomaye Faye a personnellement :
- Effectué plus de 40 appels téléphoniques aux principaux dirigeants africains
- Délégué 15 émissaires de haut niveau dans les capitales stratégiques
- Mobilisé l'intégralité du réseau diplomatique sénégalais, sur 5 continents
- Participé directement aux négociations finales à Abidjan
- Réorganisé la stratégie de campagne pour s'adapter aux nouvelles réalités

Entre avril 2024 et mai 2025, l'administration Faye-Sonko a :
- Organisé 12 rencontres bilatérales de haut niveau, spécifiquement dédiées à la candidature
- Mobilisé 8 millions d'euros pour la campagne diplomatique
- Déployé 25 diplomates en mission spéciale
- Coordonné avec la diaspora sénégalaise dans 35 pays

Dans sa déclaration post-élection, Amadou Hott a explicitement salué le soutien extraordinaire et sans précédent, du Président Faye, reconnaissant que jamais une candidature sénégalaise n'avait bénéficié d'un tel engagement de l'État.

6. Succès diplomatiques parallèles mesurables du nouveau régime

En 13 mois d'exercice, la diplomatie Faye-Sonko a obtenu :
- Préservation de l'unité CEDEAO face à la crise AES
- Médiation réussie dans le conflit Gambie-Guinée-Bissau
- Renforcement des partenariats avec les pays du Golfe (+25% d'investissements)
- Consolidation des relations avec les partenaires traditionnels
- Attraction de 2,3 milliards d'euros de nouveaux investissements
- Aucune détérioration des relations bilatérales importantes
- Signature de 18 nouveaux accords économiques et commerciaux
- Maintien du rating AAA diplomatique du Sénégal, selon l'indice Lowy
- Augmentation de 15% de la participation sénégalaise aux sommets internationaux
- Invitation à 3 sommets G7/G20 en tant qu'invité spécial
- Élection à 4 conseils d'administration d'organisations internationales
- Nomination de 6 Sénégalais à des postes de responsabilité, dans des institutions multilatérales
- Amélioration de 8 places dans l'indice de soft power africain

Il faut comprendre que Sidi Ould Tah a bénéficié d'une alliance géopolitique cohérente:
- Bloc Maghreb uni : 20,034% des droits de vote (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Égypte)
- Soutien des pays du Golfe : Arabie Saoudite (membre depuis 1974), Koweït
- Appui français confirmé : 3,713% des voix
- Reports successifs des candidats éliminés

L'élection a révélé une volonté de rotation géographique :

- Fatigue du leadership ouest-africain après Adesina (Nigéria, 2015-2025)
- Désir d'équilibrage Nord-Sud au sein du continent
- Recherche de neutralité dans les conflits régionaux
- Préférence pour les pays "tampons" diplomatiquement

La nouvelle administration Diomaye Faye a dû gérer :
- Des alliances déjà constituées par l'équipe précédente
- Une image de candidat déjà établie sur la scène internationale
- Des engagements diplomatiques pris antérieurement
- Une dynamique sous-régionale déjà dégradée

Selon les observateurs diplomatiques, la candidature Hott était créditée de 1,5% à 2% des voix en début de campagne. Le résultat final de 3,55% représente un dépassement de 80% des prévisions initiales.

Cette défaite, loin d'être une "déconvenue", constitue un laboratoire d'apprentissage stratégique pour les futures échéances. Le Sénégal conserve son statut de référence diplomatique africaine, fort de 60 ans d'excellence multilatérale et d'un leadership déterminé à innover dans les méthodes, tout en préservant les fondamentaux de l'influence sénégalaise.

La diplomatie du Président Faye et du Premier ministre Sonko n'est pas en échec ; elle s'affirme avec pragmatisme et détermination, construisant méthodiquement les succès de demain, sur les bases solides d'aujourd'hui.

Yaya Hane
Citoyen Sénégalais.


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