La légende du Sénégal El Hadji Diouf est l’une des sept légendes de la CAF nommées pour la Coupe d’Afrique des Nations Total (AFCON) Égypte 2019. Le joueur de l’année de la CAF à deux reprises a également joué dans quatre éditions de la CAN – 2002, 2004, 2006 et 2008, atteignant la finale en 2002. Vous trouverez ci-dessous des extraits de son entretien avec CAFOnline.com;
CAFOnline.com: En tant qu’ancien joueur, quel est votre sentiment de jouer dans la Coupe d’Afrique des Nations?
El Hadji Diouf: Personnellement, quand je jouais, je venais laisser mon empreinte, pour que les gens parlent toujours de moi chaque fois qu’ils parlent de la CAN. C’est comme ça que les joueurs doivent le prendre. Les joueurs doivent être des soldats pour leur pays. Jouer en Egypte est une chance d’être dans de telles conditions. Il y a de bons stades, de bonnes installations d’entraînement et les gens aiment le football.
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Comment le football africain a-t-il évolué au fil des ans?
L’infrastructure est meilleure aujourd’hui et je tiens à féliciter la CAF d’avoir déplacé la CAN de janvier à juin. Cela a permis aux joueurs africains d’être plus cohérents dans leurs clubs. Si la CAN avait lieu en décembre ou en janvier, Mohammed Salah, Sadio Mane ou Pierre-Emerick Aubameyang ne seraient pas les meilleurs buteurs de la Premier League anglaise. L’organisation est meilleure aujourd’hui.
Quel est votre meilleur souvenir chez AFCON?
Mon meilleur souvenir de la CAN est le Mali en 2002! C’était ma première AFCON et nous nous sommes qualifiés pour la finale. J’ai aussi été nommé joueur du tournoi.
Vous souvenez-vous de votre premier but à la CAN?
Oui. c’était en 2002 contre la RD Congo à Bamako. Nous avons gagné 2-0.
Qui est ton idole dans l’histoire de la CAN?
Le premier est Jules-François Bocandé. Je voulais être comme lui. Il était vénéré par tous les sénégalais. C’était quelqu’un qui faisait tout pour son pays. C’était un vrai lion Teranga. Il a incarné le Sénégal. Il m’a poussé à être encore meilleur en 2002. Mon autre idole est Hossam Hassam de l’Égypte. Quand j’étais jeune, je le regardais et ce qu’il faisait sur le terrain était fabuleux. Il est un gagnant, un combattant.
A votre avis, quels sont les joueurs à surveiller lors de cette CAN?
Il y en a quatre à mon avis. Le premier est Hakim Ziyech du Maroc. Il est très bon techniquement. Il est l’un des meilleurs joueurs africains en ce moment. Tout le monde parle de Mohamed Salah et de Sadio Mané, mais ce que Ziyech a fait avec Ajax est génial. Pour Salah et Mané, le duel se poursuit comme lorsque je jouais contre Eto’o et Drogba. Les deux joueurs jouent pour Liverpool, ont marqué 22 buts et remporté la Ligue des champions de l’UEFA juste avant de venir ici. Gagner la CAN vous met dans une meilleure position pour être couronné joueur de l’année par les FAC. Enfin, Riyad Mahrez d’Algérie. Il est frais et on sait que quand l’Algérie joue bien, il est dangereux.
Pensez-vous que le Sénégal peut enfin remporter le titre insaisissable?
Le Sénégal a de très bons joueurs mais il faut maintenant trouver l’équilibre pour avoir une très bonne équipe. Nous avons déjà vu des équipes avec de bons joueurs qui ne peuvent pas jouer ensemble. La CAN est gagnée avec équilibre et sacrifice. Nous devons sacrifier et penser au pays pour écrire la plus belle page de l’histoire du football sénégalais. Chaque année, nous sommes parmi les favoris et nous avons une génération en or mais nous n’avons pas gagné le trophée.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Total AFCON Egypt 2019?
J’ai hâte de voir les stades remplis pendant les matchs. Un stade complet incite le joueur à donner le meilleur de lui-même et à montrer au monde son talent. Ce n’est pas la même chose quand le stade a peu de monde. Je souhaite lancer un appel au peuple égyptien pour qu’il se présente en nombre et remplisse le stade.
Un message pour les jeunes et les futurs joueurs?
Il faut aimer le football pour jouer. Ce qui me fait mal, c’est de voir cinq équipes africaines lors de la Coupe du Monde de la FIFA en Russie et qu’aucune d’entre elles n’ait réussi à passer le premier tour. Aujourd’hui, l’Afrique doit montrer un bon football, pas seulement en Europe ou en Amérique latine. L’Afrique doit jouer au beau football.