Le mercredi 12 juin 2019, le procureur de la république Serigne Bassirou Gueye l’avait clamé Urbi et Orbi : La journaliste de la BBC serait convoquée pour donner des éclairages sur les accusations portées contre le frère du président Macky Sall.
Il fallait être d’une grande naïveté pour espérer voir la journaliste déférer à ladite convocation.
Pour une raison évidente. Elle bénéficie d’une double protection. Celle de son pays (le Nigéria) et de son employeur (la BBC).
Si le procureur peut faire la pluie et le beau temps au Sénégal, il n’a aucune emprise pour convoquer un ressortissant étranger qui plus est, une journaliste qui bénéficie dans l’exercice de ses fonctions, de protections particulières.
Les propos du procureur étaient donc à consommation interne pour faire baisser la tension, en faisant miroiter la perspective d’une prise en main de l’affaire Aliou Sall par la justice.
Interrogés par nos confères de Source A, des responsables de la BBC ont été catégoriques :
« La journaliste Nigérienne ne résidant pas à Dakar, on se demande comment Serigne Bassirou Gueye pourrait la contraindre à Quitter le Nigéria, se rendre au Sénégal aux fins d’y être auditionnée. Elle était venue spécialement à Dakar pour les besoins de cette enquête, et à l’époque elle avait fait tout ce qu’elle devait faire. »
A moins d’y être obligée par son pays.
Ce qui est inconcevable : « Elle n’est ni accusée, ni inculpés et son pays le Nigéria ne l’extraderait jamais, même si le Sénégal en formulait la demande. »
Et le responsable de donner l’exemple même du Sénégal : « Massata Diack qui est inculpé en France n’est pas extradé par Dakar, Abuja ne tordrait guère le bras à sa citoyenne pour la contraindre à venir répondre à la justice Sénégalaise. »
Convocation de la journaliste, Appel à témoins, autant de propos qui renforcent le Sénégalais dans sa conviction que ce n’est pas demain que la justice fera la lumière sur l’affaire Aliou Sall.
