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COVID-19 – Levée des mesures au lendemain des manifestations : Seydou Guèye : «Les décisions ne sont pas dictées par les manifestations»


Rédigé le Samedi 6 Juin 2020 à 01:09 | Lu 199 fois | 0 commentaire(s)




Les accusations de mauvaise gestion de la crise sanitaire ont été nombreuses. Le ministre chargé de la Communication de la présidence de la République assure que les dernières mesures prises hier ne sont pas le fait des violentes manifestations dans plusieurs villes du pays. Toutes les décisions du Président Macky Sall dans la gestion de cette crise renseignent sur «sa sagesse, son courage et sa capacité d’écoute». Seydou Guèye trouve par ailleurs que la polémique sur les décrets portant honorariat des anciens présidents du Conseil économique et social n’est qu’un «os à ronger» pour le Crd qui a saisi la Cour suprême.

L’Etat a levé l’interdiction de la circulation interurbaine et réaménagé le couvre-feu. Cela ne remet-il pas en cause la pertinence de ces mesures au regard de l’évolution de la pandémie ?
Pas le moins du monde ! Ces décisions sont en parfaite cohérence avec la stratégie évolutive de lutte contre un virus dont, le moins que l’on puisse dire, c’est son profil dynamique tant du point de ses capacités de mutation que de la rapidité de sa propagation. Le chef de l’Etat, qui a choisi l’adaptation comme axe central de la stratégie nationale, avait invité les Sénégalais à apprendre à vivre en présence du virus. Il donne ainsi une nouvelle conséquence pratique au contenu de son discours. En vérité, la reprise du transport interurbain et le réaménagement du couvre-feu, désormais fixé de 23h 00 à 5 heures, sont d’importantes mesures opportunes et responsabilisantes qui s’agrègent aux décisions majeures prises dans la nouvelle séquence ouverte par le président de la République, dans le cadre de notre stratégie communautaire d’adaptation à la présence du virus. Puisqu’il nous faut vivre avec le virus pendant un certain temps, le chef de l’Etat a décidé d’une relance prudente, progressive et maîtrisée de l’activité économique et de retour à la vie normale. Nous devons également garder à l’idée que l’Etat n’a jamais opté pour un confinement total. Nous avons préféré mettre en œuvre une stratégie souple et intelligente, fondée sur l’appropriation des gestes barrières, qui nous a permis de contenir le virus et d’engager maintenant, en toute sérénité, des mesures d’assouplissement qui correspondent à la situation sanitaire.

Est-ce le résultat des manifestations violentes de transporteurs et d’autres notées ces derniers jours à Touba et dans d’autres villes ?
Je ne le pense pas, d’autant que l’assouplissement des mesures, comme partout ailleurs, est la règle pour un retour progressif à la normale. Pour notre pays, la séquence d’assouplissement a été entamée depuis plusieurs semaines déjà. Toutes les décisions prises par le Président Macky Sall dans la gestion de cette crise renseignent par ailleurs sur sa sagesse, son courage et sa capacité d’écoute. Rappelez-vous, dans son message à la Nation le 11 mai dernier, le Président Macky Sall avait déjà pris plusieurs mesures pour alléger les restrictions en vigueur contre la propagation du virus. C’est ainsi que les lieux de culte ont été ouverts au grand public et que le couvre-feu avait été fixé de 21h à 5h au lieu de 20h à 6h. Ainsi, les autorités religieuses ont géré cette possibilité de la prière en assemblée en toute responsabilité, renonçant, pour certaines, à y procéder. Cela indique clairement que la responsabilité individuelle, pour ne pas dire la discipline et la citoyenneté, l’engagement communautaire et la présence agissante de l’Etat constituent des déterminants essentiels pour la réussite de notre stratégie d’adaptation et la victoire dans notre lutte contre la pandémie. C’est le lieu de condamner les violences notées dans certaines localités du pays et de rappeler que le couvre-feu, malgré ses rigueurs et contraintes incontestables, n’en vise pas moins la protection de nos concitoyens et ne devrait donc pas être vécu comme être instauré contre eux.

Concernant l’éducation, l’Etat ne s’est-il pas empressé dans sa volonté de rouvrir les écoles puisqu’il a fini par la reporter ?
Nullement ! Cette décision a été prise après concertation avec les différentes parties prenantes qui se sont accordées sur la nécessité de reprendre les cours. Et quand vous avez, entre autres responsabilités, celle d’assurer la sécurité de vos concitoyens en tant que chef de l’Etat, vous avez constamment à l’esprit une préoccupation de l’évaluation du risque et du danger comme des impératifs incompressibles dans votre processus décisionnel. Les dispositions requises ont été prises à temps, de même que les conditions mises en œuvre pour réduire les risques et incertitudes, rassurer la communauté éducative, c’est-à-dire les enseignants, les parents et les élèves. Malheureusement, des contaminations ont été constatées parmi certains acteurs. Nous saisissons d’ailleurs l’occasion qui nous est ici offerte pour rendre un hommage appuyé à tous les enseignants qui ont rejoint leur lieu de service en prélude à la réouverture des classes, dire aux parents et aux élèves que l’Etat mettra tout en œuvre pour un retour physique à l’école avec le moins de risque possible pour la poursuite des enseignements et apprentissages. La volonté du gouvernement est de sauver l’année académique. Tout le nécessaire sera fait pour retrouver les classes dès que possible, dans la sérénité et la sécurité.

3 mois après le premier cas de Covid-19, quel bilan faites-vous de la gestion de la crise ?
La gestion de la pandémie à Covid-19 est très édifiante à plus d’un titre. Les Sénégalais ont d’abord fait preuve de patriotisme et de résilience ; ce qui est à saluer. Notre personnel de santé a prouvé encore une fois des compétences qui devraient nous rassurer, même s’il reste encore beaucoup de choses à faire pour renforcer les capacités de notre système de santé. Et le Président Macky Sall a étalé son leadership au niveau mondial par sa capacité à bâtir des consensus, élaborer une stratégie de combat contre le virus et d’anticipation en termes de relance de notre économie. C’est toute la portée du programme de résilience économique et sociale articulé autour du Force Covid-19, doté de 1 000 milliards de francs. En réalité, depuis l’apparition du premier cas le 2 mars 2020, le Sénégal a su faire face en prenant appui sur les institutions et services de l’Etat, les différentes composantes socioéconomiques et surtout sur nos valeurs. A chaque étape de la lutte, nous avons su nous adapter et trouver des ressorts solides pour contenir le virus. Le Sénégal est à un taux de létalité de 1%, bien en dessous du taux moyen en Afrique et dans le monde. En ce qui concerne les quelques foyers chauds, les comités locaux ont mis en œuvre de nouvelles stratégies communautaires dont les premiers résultats sont attendus dans les prochains jours. Mais il y a déjà lieu de se réjouir de la tendance baissière de la courbe de la maladie. En outre, le Président Macky Sall a très tôt compris que la crise économique pourrait être tout aussi virulente que celle sanitaire si le monde ne redéfinit pas ses priorités pour prendre en charge ses vulnérabilités communes. C’est tout le sens de l’Appel de Dakar auquel ont répondu de nombreux Etats et institutions à travers le monde. La dernière en date est l’adoption par les 56 pays de l’Ocde d’une résolution de soutien au Président Macky Sall dans le combat pour l’annulation de la dette publique africaine et le réaménagement de sa dette privée. A la lecture de la gestion de la pandémie dans le monde, je crois que le leadership du Président Macky Sall a été une source d’inspiration pour la définition de stratégies de lutte contre la pandémie.

Au vu de l’augmentation des cas positifs, la communication de l’Etat a-t-elle porté ses fruits ?
La communication de l’Etat a fait l’objet de beaucoup de critiques, mais ce qu’il faut en retenir c’est qu’elle a beaucoup contribué à la sensibilisation, même si l’on peut concéder qu’il n’a certainement pas manqué quelques insuffisances ou erreurs. Autant sur le plan institutionnel que communautaire, nous avons mis en œuvre une communication responsable et adaptée aux différentes étapes. D’abord pour la transparence, l’information est donnée au quotidien à travers le point de situation fait par le ministère de la Santé. Pour les autres aspects de la communication liés aux solutions autres que sanitaires, les ministres en charge des différents secteurs font régulièrement le point avec les Sénégalais. Et au titre de la prévention, les messages ont bien été déclinés. C’est ce qui a permis aux Sénégalais de mieux mesurer la menace et, en moins de deux mois, à apprendre à vivre en présence du virus, avec notamment une adaptabilité remarquable aux gestes barrières. La stratégie de l’adaptation est suffisamment comprise par les Sénégalais. Maintenant on peut tous s’accorder sur un fait essentiel, la magie du verbe a des limites face à des situations qui appellent des changements de comportement et de repères sociaux. Il faut un temps de latence et d’acceptabilité sociale. Pour ce qui est de l’augmentation des cas positifs, il faut comprendre qu’elle coïncide simplement avec la période du pic. Cela relève de l’évolution normale d’une pandémie. D’après les prévisions des spécialistes, le virus pourrait être présent dans le pays encore quelques mois, mais si nous maintenons notre engagement communautaire, la courbe décroissante sera bientôt entamée et consolidée.

Comment expliquez-vous le retard dans la distribution de l’aide alimentaire ?
Nous sommes encore dans le temps de la pandémie, même si nous comprenons avec objectivité l’impatience des bénéficiaires. Cependant, la complexité des opérations menées en toute urgence a nécessité une organisation et une logistique rarement mobilisée dans l’histoire de notre pays. Nous parlons de 146 mille tonnes de denrées alimentaires pour 1 million de ménages pour impacter 8 millions de Sénégalais sur l’ensemble du territoire. C’est inédit ! Et pour être honnête, il faut dire que là encore il est question d’adaptation au-delà des impératifs d’équité, de régularité et de transparence des opérations de distribution. Après le démarrage, les difficultés inhérentes à une telle initiative d’envergure ont été bien identifiées et des mesures ont été prises pour les surmonter le plus rapidement possible.

Comment expliquez-vous cette polémique autour des décrets portant Honorariat des anciens présidents du Conseil économique et social ?
Pour chatouiller un peu mes amis, notamment ceux du Crd, un os à ronger pour des opposants qui veulent se rappeler au bon souvenir des Sénégalais et qui pensent pouvoir tirer profit d’une stratégie d’accusation et de diabolisation du régime actuel. Par contre, il faut consigner que l’honorariat existait dans notre dispositif institutionnel bien avant 2012 ; c’est donc enfoncer une porte ouverte. Maintenant, je crois qu’une séquence judiciaire est ouverte et le dossier est pendant devant la justice. Je ne peux donc pas en dire plus.

Que pensez-vous justement du recours en annulation introduit devant la Cour suprême par le Crd, composé de Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo et autres ?
Je constate avec joie que nos amis de l’opposition s’accordent sur l’indépendance de notre justice quand ça leur chante. Je pense qu’ils sont en train de découvrir que le Sénégal est un véritable Etat de droit avec une séparation effective des pouvoirs dont il est utile de respecter les institutions et les pouvoirs qui leur sont conférés par notre Constitution.



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