Vipeoples.net  | Site d'actualité générale sénégalaise des VIP


COP11 : Une nouvelle bataille mondiale contre le tabac


Rédigé le Vendredi 14 Novembre 2025 à 13:16 | Lu 78 fois | 0 commentaire(s)



À l’approche de la 11ᵉ Conférence des Parties (COP11) de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), une question s’impose : comment les pays vont-ils aborder la régulation des nouveaux produits du tabac et de la nicotine ? Du 17 au 22 novembre à Genève, les 183 États signataires devront définir des orientations qui pourraient redessiner les politiques de santé publique pour les prochaines années.


Les produits émergents comme le tabac chauffé, les cigarettes électroniques ou les sachets de nicotine bouleversent les cadres réglementaires actuels. Contrairement aux cigarettes traditionnelles, ils ne brûlent pas le tabac ; or c’est précisément la combustion qui génère l’essentiel des substances toxiques responsables des maladies liées au tabac.
Cette réalité scientifique relance un débat essentiel : faut-il appliquer les mêmes règles à tous les produits ou adopter une approche différenciée fondée sur le niveau de risque réel ? Pour un nombre croissant d’experts, distinguer clairement ces produits relève de la logique sanitaire.

La réduction des risques est largement admise dans d’autres champs de santé publique, mais reste insuffisamment intégrée dans les politiques de lutte antitabac. Pourtant, les recherches convergent : éliminer la combustion réduit de manière significative la production de substances nocives.

Certains pays – y compris dans le Sud global – ont déjà intégré cette approche. L’objectif n’est pas d’encourager la consommation de nicotine, mais d’offrir des alternatives moins dangereuses aux adultes fumeurs qui n’arrêtent pas malgré les campagnes traditionnelles. La COP11 devra ainsi reconnaître que tous les produits du tabac n’exposent pas au même niveau de risque et que les politiques publiques doivent être adaptées à cette réalité.

L’Afrique face à des réalités particulières
Le continent africain aborde cette COP avec des défis spécifiques. Sa population augmente rapidement, ses systèmes de santé restent fragiles, ses économies sont soumises à de fortes pressions et certaines régions dépendent encore de la culture du tabac. Ces facteurs exigent une position commune ancrée dans les réalités africaines.

Pour de nombreux observateurs, il est essentiel que les pays africains ne se contentent pas de subir les arbitrages décidés ailleurs et affirment une véritable souveraine sanitaire.

Plusieurs voix africaines défendent une approche équilibrée, qui associe prévention, protection des jeunes et prise en compte de la réduction de la nocivité pour les adultes qui continuent de fumer. Elles insistent également sur la nécessité d’investir dans la recherche locale, de renforcer la coopération régionale et de favoriser un dialogue constant entre scientifiques, autorités publiques et société civile.
Cette démarche permettrait de concevoir des politiques réellement adaptées aux contextes culturels, économiques et sociaux du continent.

Genève : un moment décisif pour les années à venir
Les décisions prises à Genève auront des répercussions à long terme sur les politiques mondiales de santé publique. Pour l’Afrique, cette COP représente une opportunité unique d’influencer les orientations internationales, mais aussi de promouvoir une approche plus juste, plus scientifique et plus pragmatique.

Reconnaître la différence entre produits combustibles et alternatives sans combustion, et intégrer pleinement la réduction des risques dans les stratégies nationales, constituerait une avancée majeure pour une lutte antitabac réellement adaptée aux besoins du continent.

Abdou Faye
Adoufaye@gmail.com


Nouveau commentaire :
Facebook Twitter

Les messages jugés choquants seront de suite supprimés


LERAL TV CANAL 33 SENEGAL


Facebook

Publicité