Banditisme financier au cœur du Prodac : l’IGF recommande l’ouverture de deux informations judiciaires


Rédigé le Lundi 4 Juin 2018 à 16:42 | Lu 95 fois | 0 commentaire(s)



Le carnage financier exécuté froidement au cœur du Programme national des domaines agricoles (Prodac) dépasse l’entendement. "Libération" s’est procuré le rapport de l’Inspection Générale des Finances (Igf) évoqué la semaine dernière par Zik Fm. Les faits en cause sont tellement graves que les vérificateurs ont recommandé l’ouverture de deux informations judiciaires pour des faits de délinquance avérée, en plus de la traduction devant la Cour des comptes du coordonnateur du Prodac, Mamina Daffé, et de son prédécesseur Jean-Pierre Senghor.


Banditisme financier au cœur du Prodac : l’IGF recommande l’ouverture de deux informations judiciaires
Premier volet de nos révélations. Zik Fm avait évoqué, la semaine dernière, des malversations présumé au sein du Programme nationale des domaines agricoles. Libération s’est procuré le rapport de l’Inspection générale des finances à ce sujet et il n’est pas exagéré de dire que ce qui s’est passé, est un carnage financier. 

Surfacturations, dépenses irrégulières, détournements de deniers publics, népotisme sur fond de délinquance sur des marchés publics…, les vérificateurs n’y sont pas allé du dos de la cuillère en fouillant le Prodac et particulièrement, le marché de gré à gré octroyé à la société israélienne Green 2000, représentée par Daniel Pinhassi pour les études et les aménagements des Domaines agricoles communautaires (DAC) de Sefa, Keur Samba Kane, Keur Momar Sarr et Itato. L’exécution de ce marché a été le prétexte pour tous les abus. C’est d’ailleurs après constat de plusieurs manquements que le bailleur a tiré la sonnette d’alarme avant que le ministère de tutelle ne sollicite du Ministère des des Finances, l’envoi de l’IGF. 

En attendant d’y revenir point par point, il faut retenir que les faits mis en cause sont tellement graves que l’IGF a recommandé à l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), de traduire Ibrahima Cissé, gérant de la société Tida, devant les juridictions pénales pour faux et usage de faux et escroquerie sur les deniers publics ayant entrainé un préjudice financier contre l’Etat de 517 864 401 FCFA. 

Tida a bénéfice dans des conditions scandaleuses, d’un marché du PRODAC pour la prise en charge des aspects liés au transit. Selon les révélations de l’IGF, Tda a été montée le 10 février 2015 avant de bénéficier du contrat à la date du 23 janvier 2017. 

Mamina Daffé favorise une escroquerie sur 541 millions de FCFA, l’IGF demande à l’agent judiciaire de porter plainte 

L’interrogation du Ninea de cette société gérée par Ibrahima Cissé, fait apparaitre comme raison sociale « commerce de détails hors magasin ». Intriguée par cette découverte, l’IGF a mené des investigations qui ont permis d’attester que Mamina Daffé, coordonnateur du Prodac, et le sieur Cissé sont des amis. Mieux, Ibrahima est aussi le frère de Bafodé Cissé de la Direction des opérations du PRODAC. 

Et que c’est purement pour des raisons de copinage qu’il a filé le marché à son « pote ». Conscient de ses limites, parce que ne disposant d’aucune qualification pour l’exécution du marché, le concerné a contracté à son tour avec l'Itaa. Ainsi, cette société de transit spécialisé, a exécuté toutes les prestations que devait faire Tida. Amis pour se faire payer des prestations qu’elle n’a jamais exécutées, Tida de Cissé avait recours à des manœuvres frauduleuses d’après l’IGF ; 

En effet, les vérificateurs expliquent que son modus operandi consistait à établir, sur la base des factures réelles d’Itaa, de fausses factures au nom de Tida, en appliquant des majorations injustifiées aussi bien sur les débours (frais de dédouanement et de transport) que sur les prestations. Mais ceci n’est que la face visible de l’iceberg ; 

Mamina Daffé qui est formellement impliqué dans cette opération d’enrichissement illicite d’un privé, a d’ailleurs été chargé par l’IGF qui a demandé sa traduction devant la Cour des comptes pour des faits troublants tels que la validation de la demande de paiement de la quatrième tranche, de l’avance de démarrage (1,254 milliards) sans versement par Green 2000 de la caution exigée mais aussi, la validation des demandes de paiement à la même société sans aucun contrôle préalable pour un montant de 6,8 milliards de FCFA. 

Banditisme financier tous azimuts 

Le prédécesseur de Mamina Daffé est aussi visé dans les recommandations puisque l’IGFa aussi demandé sa traduction devant la Cour des comptes, pour validation de demande de paiement de l’avance de démarrage avant même la notification et l’enregistrement du contrat de Green 2000 mais aussi la validation des trois premières tranches de l’avance de démarrage (3.7 milliards de FCFA) sans versement par la même société de la caution exigée et validation des demandes de paiements sans aucun contrôle préalable pour un montant de 5,9 milliards. 

L’IGF a également recommandé au bailleur de rejeter la facture en instance relative aux 35% du DAC d’Itato (2,1 milliards) qui ne correspond à aucune prestation réalisée. En somme, les vérificateurs se veulent formels en recommandant l’ouverture d’une information judiciaire globale et un audit technique de Domaines agricoles puisque la société Green 2000 s’est rendue coupable de plusieurs délits. 





Libération


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