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Alioune Badara Diagne (3e prix Coran en Arabie Saoudite) : don de soi et don de Dieu


Rédigé le Jeudi 28 Août 2025 à 14:20 | Lu 97 fois | 0 commentaire(s)



Il n’est certes pas le fils aîné de sa famille, mais il reste pour son père un don de Dieu après qu’il a décidé de faire un don de soi en coupant tout lien avec sa famille et les désirs mondains, afin de consacrer deux années de sa vie uniquement à son Créateur, à travers l’apprentissage des sciences religieuses. C’est après son retour que naîtra son fils Alioune Badara Diagne, qu’il considère comme une bénédiction divine.


Il a hissé haut le drapeau sénégalais à l’international en gagnant cette année le 3ᵉ prix du récital de Coran au Concours international du Roi Abdulaziz, en Arabie Saoudite, parmi les 128 finalistes qui cherchaient à décrocher ce prestigieux prix pour les adeptes des Écrits Saints. Natif de Kébémer, Alioune Badara Diagne a fait ses premiers pas d’initiation au Coran à 5 ans, à l’Institut islamique Serigne Moustapha Dia de Louga. Très doué, il a mémorisé le Livre Saint au bout de deux ans.

En dehors de son intelligence, le « bout de bois de Dieu » se distingue aussi au sein de cet institut par son comportement envers ses camarades et enseignants. Élève discipliné et très correct, il est le premier apprenant de l’institut à brandir le drapeau du Sénégal à l’international.


« Il est très facile à encadrer vu qu’il mémorise vite ses cours. C’est au sein de notre institution qu’il a démarré les cours d’initiation à la lecture du Coran et, après sa mémorisation, il a été inscrit à notre école franco-arabe », indique son maître coranique Ousmane Dia.


Et comme l’a dit Socrate : « Éduquer, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. » Alioune Badara a su très tôt illuminer les cœurs des jurys des grands connaisseurs du Coran, tant au niveau national qu’international. Malgré son jeune âge, il fait toujours partie des meilleurs de sa classe. Il n’est jamais sorti des cinq premiers.

Trois remportés en 2024 avec la Senico

« C’est son papa qui nous l’a confié et Dieu a fait qu’il est très doué. Son premier prix, il l’a remporté en 2024 lors du concours de récital de Coran organisé par la Senico au niveau départemental. Il a décroché la 3ᵉ place. Au niveau régional, la même année, il a été 1ᵉʳ et, quand il est venu à Dakar pour le concours national de la Senico, il a été 3ᵉ. À la même période, l’année dernière, il a été en Algérie pour représenter le Sénégal et il a été 3ᵉ. Et cette année, il a été aussi 3ᵉ sur les 128 candidats finalistes en Arabie Saoudite », rapporte avec satisfaction Oustaz Dia, qui est par ailleurs responsable de l’Institut islamique Serigne Moustapha Dia de Louga.

S’il arrive à se frayer un chemin sur la scène internationale dès l’âge de 11 ans, c’est parce que le jeune garçon a eu un encadrement rigoureux de la part de son guide, qui fut aussi l’enseignant de son père, Omar Diagne, à Coki.


Ayant une relation très particulière avec ce dernier, Oustaz Dia s’est chargé personnellement de prendre Alioune Badara sous son aile afin qu’il puisse participer à ces concours, qui demandent, au-delà de la mémorisation, une certaine maîtrise et un maniement sans faille du Livre Saint.

« Chaque harf ou lettre du Coran a sa particularité, une façon unique de la prononcer et il est primordial de maîtriser les sifatul huruf. Il s’agit notamment de la différenciation des lettres, de la précision de la prononciation et de l’amélioration de la récitation. Ce sont les qualités intrinsèques de chaque lettre arabe qui, une fois comprises, permettent une récitation du Coran plus claire et plus précise », renseigne le maître coranique.

Tel père, tel fils

Ainsi, grâce à une abnégation sans faille pour la maîtrise du Coran et sa récitation, Alioune Badara a su séduire le jury du Concours international du Roi Abdulaziz, composé d’une élite de lecteurs et d’arbitres internationaux renommés. Et ce dévouement, son maître coranique estime qu’il le tient de son père.

« Son papa est un homme engagé, guidé par sa passion et une volonté inébranlable d’apprendre le Coran. Quand il nous a rejoints à Coki, il était déjà âgé. Il était marié et il a laissé sa famille et ses enfants pour venir acquérir des connaissances religieuses. Et aujourd’hui, je me dis qu’Alioune Badara n’est que la rétribution divine de ce sacrifice », témoigne-t-il.


À l’instar d’Oustaz Dia, Omar Diagne pense également que son fils est un « don du Tout-Puissant ». En réalité, après son mariage, il a quitté sa femme et ses enfants à la quête de savoirs religieux. Après 9 ans passés à Coki, il s’est rendu à Saint-Louis pour toujours poursuivre sa quête de savoir religieux, notamment en Fikh. Il s’agit de la connaissance et compréhension de la Charia, c’est-à-dire des jugements religieux des œuvres, tirés des preuves spécifiques.

« Pendant les deux années que j’ai faites là-bas, j’ai juré de consacrer cette période de ma vie à Allah, notamment à l’apprentissage de son Livre et de ne rien lui associer. D’ailleurs, c’est pourquoi, pendant mon séjour à Saint-Louis, je coupais le contact avec ma famille, ma femme qui pensait que j’étais toujours à Coki, et les gens de Coki aussi pensaient que j’étais rentré auprès de ma famille à Kébémer », narre-t-il.

Enfant chéri de son papa

Avant d’ajouter : « Ce séjour, pour moi, était un don de soi pour mon Créateur. Rien que Lui ne devait m’intéresser. Alioune fut le premier enfant qui est né après mon retour à Kébémer et c’est quelque chose qui m’a touché. Je lui demande d’être irréprochable car j’ai un lien affectif spécial avec lui. »

Ce qui a également marqué M. Dia, c’est le choix intuitif d’Alioune Badara de suivre son grand frère Mouhamed à l’internat. Alors que ce dernier devait rentrer après des semaines de vacances offertes à l’occasion de la fête de Tabaski, Alioune Badara s’est mis à pleurer.

Accablés par les pleurs du tout-petit, les parents lui ont préparé ses habits avec l’aval du maître coranique. C’est ainsi qu’il sera admis à l’internat. Contrairement à ses frères aînés, qui ont appris les bases de la lecture et de la mémorisation du Coran auprès de leur père avant d’aller à Louga, Alioune doit tout à Oustaz Ousmane Dia.

Cependant, Alioune s’est démarqué dès la première année. Homonyme du frère consanguin de son père, il est presque arrivé au même niveau que son aîné alors que ce dernier l’avait devancé à l’institut de plusieurs années. Étant l’enfant chéri de son père, celui-ci l’encourage à surpasser son frère. Ce qu’il a fait par la grâce divine. « Ndeyessane, aujourd’hui, il maîtrise le Coran mieux que son grand frère », confie son père.

Bien qu’étant choyé par son papa, M. Diagne souligne que son fils n’a pas le même tempérament que lui. Se décrivant comme un homme naturellement « très réservé et timide », il avoue qu’Alioune est tout son contraire. Il est très ouvert et très taquin. Il plaisante avec son grand frère, ses oncles paternels, avec tout le monde.

« En plus, il est très généreux. Il partage tout ce qu’il gagne lors de ses compétitions avec nous. Je dirais même qu’il me donne tout sans réserve. Pourtant, je n’espérais même pas qu’il allait souffler sa cinquième bougie, tellement il était très maladif. Il avait atteint un niveau où rien ne pouvait lui passer par la gorge. On était vraiment désespérés. Mais je rends grâce au Tout-Puissant », révèle-t-il.

Source: leSoleil.sn


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