Afrique du Sud : pour son premier gouvernement, Ramaphosa fait du neuf avec du vieux


Rédigé le Mercredi 28 Février 2018 à 19:13 | Lu 50 fois | 0 commentaire(s)



Le nouveau président sud-africain vient de remanier le gouvernement qu’il a hérité de l’ancien chef d’Etat Jacob Zuma. Pour ce premier gouvernement, Cyril Ramaphosa a certes opéré quelques changements notables et rappelés d’anciens ministres, mais il n’a guère opéré le changement qu’il a promis.


Afrique du Sud : pour son premier gouvernement, Ramaphosa fait du neuf avec du vieux

Le changement et les promesses faites par le nouveau chef d'Etat sud-africain vont devoir attendre certainement les prochaines élections de 2019 et sa confirmation à la tête de la nation arc-en-ciel. Pour l'heure en effet, Cyril Ramaphosa n'a pas de grandes marges de manÅ“uvres et doit faire avec le lourd héritage que lui a légué l'ex-président Zuma. C'est en tout cas ce que laisse entendre la publication, dans la soirée de lundi, de la composition du nouveau gouvernement, le premier de l'ère Ramaphosa.

Alors qu'il avait promis de réduire la taille de l'équipe, le chef de l'Etat a dû maintenir presque le même nombre de ministres que la précédente équipe. Autre signe du choix de la continuité, le maintien de certains proches de Jacob Zuma comme le ministre des Finances, Malusi Gigaba qui a été placé désormais à la tête de l'Intérieur. Par ailleurs, l'ancienne présidente de la commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, challenger malheureuse de Ramaphosa pour la direction de l'ANC a été également rappelée au sein du gouvernement. L'ex-épouse de Zuma a été nommée ministre déléguée à la présidence en charge de la Planification. A la vice-précédence, c'est aussi un autre soutien de l'ancien président qui a été nommé par le nouveau président. Il s'agit de David Mabuza, qui occupe les mêmes fonctions de n°2 au sein de l'ANC.

Changement dans la continuité

Conscient qu'il ne manquera pas d'être critiqué notamment pour avoir déjà mis certains de ses promesses en sourdine alors qu'il n'a pris le pouvoir que depuis le 15 février dernier, Ramaphosa a tenu toutefois à faire entrer dans son gouvernement des anciens ministres connus pour avoir tenu tête à l'ancien président. C'est le cas de Nhlanhla Nene qui retrouve le ministère des Finances, un poste qu'il avait déjà occupé entre 2014 et 2015 avant d'être brutalement limogé par Zuma. L'autre revenant qui a également connu les mêmes déboires, c'est Pravin Gordhan, ancien ministre des finances, qui hérite désormais du très stratégique département des Entreprises publiques. Les deux revenants, Nene et Gordhan, sont très appréciés par les milieux des affaires et les cercles financiers notamment pour la politique de rigueur qu'ils ont eu à mener durant leur précédent passage au gouvernement ainsi que leurs actions en faveur de la lutte contre la corruption. Pour bon nombre d'observateurs, c'est un signal fort qu'envoi le nouveau chef d'Etat aux opérateurs économiques et investisseurs internationaux alors que l'un des grands défis actuels de Cyril Ramaphosa est de relancer une machine économique grippée depuis des mois.

Lire aussi : Afrique du Sud : Ramaphosa fait de la lutte contre la corruption sa priorité

Le chef de l'Etat sud-africain a également procédé à un jeu de chaises musicales au niveau des autres portefeuilles sans toutefois un grand chamboulement. La composition de la nouvelle équipe a engendré de vives critiques dans le pays notamment dans la presse et au sein de l'opposition mais pour beaucoup d'analystes politiques, Ramaphosa n'a pas beaucoup d'alternatives en attendant la tenue des élections. Il doit en effet devoir compter avec la vielle garde de l'ANC pour éviter des troubles au sein de son parti, ce qui pourrait fragiliser le parti de Nelson Mandela.
 



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