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Affaire des 546,70 milliards : La DIC convoque les cadres du Trésor


Rédigé le Vendredi 13 Juin 2025 à 14:28 | Lu 83 fois | 0 commentaire(s)




Affaire des 546,70 milliards : La DIC convoque les cadres du Trésor
Alors que la Division des investigations criminelles (Dic) mène une enquête inédite sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024, de lourdes responsabilités commencent à émerger. Après les directeurs de banques et les responsables d’institutions financières, le tour est venu aux hauts cadres du Trésor, avec en première ligne deux figures emblématiques : Adama Racine Sow et Waly Ndour.

Cette enquête, confiée à la Dic, porte sur l’audit approfondi des finances publiques du Sénégal sur la période allant de 2019 au 31 mars 2024. Selon les informations de L’Observateur, reprises par Senenews, les investigations progressent à grands pas. Les enquêteurs avancent discrètement mais avec méthode, s’attachant à remonter toute la chaîne décisionnelle, à examiner la régularité des procédures et à identifier les responsabilités dans ce qui s’apparente de plus en plus à un véritable carnage financier.

Dans un premier temps, plusieurs directeurs de banques et responsables d’institutions financières ont été entendus. Leur mission principale : aider à comprendre comment 63 comptes bancaires ont pu être ouverts en dehors du cadre budgétaire, souvent sans autorisation préalable, et permettre d’identifier les flux financiers suspects qui y ont transité. Cette phase bouclée, l’enquête se concentre désormais sur le Trésor public, pilier central de la gestion des finances de l’État.

C’est ainsi que les regards se tournent vers les hauts fonctionnaires du Trésor, ces hommes-clés au cœur de l’appareil financier républicain. Parmi les premiers à avoir été convoqués figurent deux anciens Trésoriers généraux : Adama Racine Sow, en poste de mai 2015 à mai 2020, et Waly Ndour, qui a occupé la même fonction de 2008 à 2012 avant d’être nommé Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). D’après les sources de L’Observateur, Adama Racine Sow a été convoqué pour une audition à 10 heures, suivi de Waly Ndour à 15 heures.
Présentés comme des fonctionnaires expérimentés et respectés, leur audition pourrait permettre aux enquêteurs de la Dic de mieux comprendre les mécanismes d’un système parallèle à l’intérieur duquel d’importants fonds publics auraient été détournés, en marge des circuits budgétaires officiels.

Mais ce n’est pas tout. Selon des éléments consultés par L’Observateur, 15 personnalités sont actuellement dans le viseur de l’enquête. Deux dossiers particulièrement sensibles focalisent l’attention des enquêteurs et de ceux qui ont eu accès au référé du premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, transmis au ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Ousmane Diagne.

Le premier dossier concerne l’ouverture de plusieurs Dépôts à terme (Dat), des comptes bancaires bloqués pour une durée déterminée (trois, six ou douze mois), en principe non retirables avant échéance. Dans cette affaire, impliquant notamment l’ancien ministre des Finances Amadou Bâ, c’est une somme vertigineuse de 141 087 194 249 FCFA qui est en jeu. D’après les conclusions de la Cour des comptes, la quasi-totalité de ces Dat auraient été « cassés », autrement dit retirés avant leur échéance, sans qu’aucun reversement n’ait été effectué dans les caisses du Trésor public.

En plus d’Amadou Bâ, d’autres anciens responsables du ministère des Finances sont également cités dans ce dossier. Il s’agit notamment d’Abdoulaye Daouda Diallo, son successeur, de Birima Mangara, alors ministre délégué chargé du Budget, et de Cheikh Tidiane Diop, ancien Directeur général du Trésor et Secrétaire général du ministère des Finances au moment des faits. Ces quatre personnalités sont explicitement visées par le référé de la Cour des comptes, lequel a conduit à l’ouverture de l’enquête par la Dic, comme le précise L’Observateur dans son édition récente.

Le second dossier, tout aussi explosif, porte sur les Certificats nominatifs d’obligation (Cno), pour un montant total évalué à 546,70 milliards de FCFA, auxquels s’ajoutent des intérêts à hauteur de 58,99 milliards de FCFA. Ces titres financiers ont été attribués à des personnes morales et à des tiers dans des conditions obscures. Le flou comptable entourant ces transactions, conjugué à l’absence de suivi rigoureux de la part des services du ministère des Finances et du Budget sous l’ancien régime, alimente les soupçons.

Les magistrats financiers de la Cour des comptes, cités par L’Observateur, soulignent qu’il n’a pas été possible de déterminer avec exactitude l’ampleur et la nature des dettes contractées par l’État à travers ces Cno. Pourtant, ces montants colossaux ont été bel et bien réglés, ce qui soulève de sérieuses questions sur la gouvernance budgétaire et financière.

C’est précisément à ce niveau que la Dic concentre ses efforts : identifier les responsables, reconstituer les circuits financiers empruntés par ces fonds publics et, le cas échéant, établir des infractions pénales. L’enquête, d’une ampleur sans précédent, pourrait marquer un tournant majeur dans la lutte contre l’impunité financière au Sénégal.
 
 


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