Après une première tentative d’arrestation intervenue courant décembre 2022, le major de la gendarmerie à la retraite Alioune Kandji (Major Kandji) a été rattrapé par un dossier foncier pendant devant le tribunal de Kaolack. Et les charges se sont considérablement alourdies, lit-on dans "Senenews".
Les choses sont allées très vite pour Alioune Kandji. Convoqué vendredi par la Sûreté urbaine (SU), il s’est vu notifier un mandat d’arrêt émis par le juge du premier cabinet du tribunal de Kaolack. Le même jour, il a été conduit à la prison de cette localité, où il est incarcéré, dans l’attente de son audition par le magistrat instructeur. Poursuivi dans un premier temps pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux, il est désormais également visé pour outrage à magistrat, outrage à un commandant de la force publique dans l’exercice de ses fonctions et diffusion de fausses nouvelles.
Comme l’avait révélé "Libération" dès l’origine de cette affaire, celle-ci remonte à 2018, lorsque le nommé Mamadou Moustapha Sarr, agissant pour le compte d’Alioune Kandji, avait approché le chef d’entreprise Mansour Sy, pour lui proposer la vente de terrains à usage commercial situés sur le lotissement du chemin de fer à Kaolack.
À la suite d’une visite du site, Mansour Sy avait pris attache avec Major Kandji, qui avait confirmé avoir mandaté Sarr pour vendre ces terrains en son nom, au prix de vingt-huit millions (28.000.000) FCfa. Après accord, Kandji avait exigé un acompte de deux millions (2.000.000) FCfa, que Sy remit directement à Sarr. Le 16 septembre 2018, Sy remit à Major Kandji, le reliquat de vingt-six millions (26.000.000) FCfa, par chèque Ecobank. Une décharge manuscrite lui fut remise en retour, pour attester du paiement intégral.
Par la suite, Moustapha Guèye, agent au bloc fiscal de Kaolack et Mamadou Sarr, lui avaient proposé d’autres parcelles sur le même site.
Des « conventions de location » au lieu de titres de cession
Kandji avait alors remis à Sy, des conventions de location qu’il avait lui-même signées et non des actes de cession en bonne et due forme. Lorsqu’il attira leur attention sur cette anomalie, ils le rassurèrent, affirmant qu’il obtiendrait son autorisation de construire sans encombre. Pourtant, lorsqu’il déposa sa demande, le Service régional de l’Urbanisme de Kaolack la rejeta, au motif que les terrains étaient situés sur le domaine public non déclassé, donc inconstructible.
Selon des éléments relayés par "Libération", Kandji refusa de rembourser l’argent, arguant que les montants encaissés l’avaient été au nom de l’État, et qu’il revenait à l’acquéreur, de se débrouiller pour obtenir une autorisation ou un remboursement de l’État. Une défense jugée peu crédible, d’autant qu’aucune trace de financement par les caisses publiques n’a été retrouvée.
Kandji justifiait la cession des parcelles par les prestations de sécurité qu’il aurait assurées auprès de la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (SNCS). Il présenta un contrat de prestation, mais jamais d’acte juridique montrant que cette société lui avait transféré la propriété des terrains. Or, comme le rappellent les sources de "Libération", la liquidation de la SNCS n’incluait pas la cession du patrimoine foncier, relevant du domaine public, inaliénable et imprescriptible selon l’article 9 de la loi 76-66 du 2 juillet 1976.
Interrogé sur l’utilisation des 28.000.000 FCfa, Major Kandji déclara en avoir remis une partie aux responsables de la DSCOS et de l’Urbanisme de l’époque, sans en apporter la moindre preuve. Plus troublant encore, ces derniers n’étaient plus en poste depuis longtemps, rendant ces affirmations hautement suspectes.
Une enquête a été ouverte après la plainte de Mansour Sy. Suite aux réquisitions adressées aux services techniques de l’État, le bureau des domaines de Kaolack confirma que le TF 1267/KI, où se trouvent les terrains litigieux, avait fait l’objet d’un aménagement en « Boulevard du Cœur de ville ». Dès lors, les dépendances du domaine public ne pouvaient être ni cédées ni exploitées à des fins privées.
Le Service régional de l’Urbanisme précisa également qu’aucune procédure d’instruction d’une autorisation de construire n’était envisageable sur ce terrain.
Remboursement partiel et intervention du parquet
Face à cette situation, les mis en cause Moustapha Guèye et Mamadou Moustapha Sarr remboursèrent à Mansour Sy, les 14 millions FCfa perçus indûment. Le procureur de la République de Kaolack, Cheikh Dieng, instruisit alors le Commissaire central de convoquer Alioune Kandji pour lui notifier son obligation de remboursement, sous peine d’arrestation. Une convocation lui fut adressée le 28 novembre 2022, pour une audition prévue le 30 novembre.
Mais Kandji refusa de déférer à la convocation, déclarant que « s’il est arrêté, c’est l’État du Sénégal qui est arrêté », car il aurait agi, selon lui, au nom de l’État. Cette déclaration, largement relayée par "Libération", avait alors mis le feu aux poudres.
Par la suite, un intermédiaire de l’ancien régime aurait remis à la partie civile, 15 millions FCfa, au nom de Kandji. Il reste toutefois redevable de 13 millions FCfa. Parallèlement, de nouveaux faits sont venus alourdir son dossier : outrage à magistrat et diffusion de fausses nouvelles, pour avoir tenté de discréditer les policiers venus l’arrêter, ainsi que les magistrats du dossier, les accusant même, selon "Libération", d’appartenir à Pastef.
À la suite de ces développements, le Commissaire central de Kaolack sollicita ses homologues de Dakar pour localiser et interpeller Kandji. Lorsque les éléments de la Sûreté urbaine se présentèrent à son domicile, ce dernier se retrancha dans une chambre avec ses enfants et petits-enfants mineurs. Il alla jusqu’à menacer de faire usage d’une arme si une tentative d’arrestation avait lieu.
Les choses sont allées très vite pour Alioune Kandji. Convoqué vendredi par la Sûreté urbaine (SU), il s’est vu notifier un mandat d’arrêt émis par le juge du premier cabinet du tribunal de Kaolack. Le même jour, il a été conduit à la prison de cette localité, où il est incarcéré, dans l’attente de son audition par le magistrat instructeur. Poursuivi dans un premier temps pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux, il est désormais également visé pour outrage à magistrat, outrage à un commandant de la force publique dans l’exercice de ses fonctions et diffusion de fausses nouvelles.
Comme l’avait révélé "Libération" dès l’origine de cette affaire, celle-ci remonte à 2018, lorsque le nommé Mamadou Moustapha Sarr, agissant pour le compte d’Alioune Kandji, avait approché le chef d’entreprise Mansour Sy, pour lui proposer la vente de terrains à usage commercial situés sur le lotissement du chemin de fer à Kaolack.
À la suite d’une visite du site, Mansour Sy avait pris attache avec Major Kandji, qui avait confirmé avoir mandaté Sarr pour vendre ces terrains en son nom, au prix de vingt-huit millions (28.000.000) FCfa. Après accord, Kandji avait exigé un acompte de deux millions (2.000.000) FCfa, que Sy remit directement à Sarr. Le 16 septembre 2018, Sy remit à Major Kandji, le reliquat de vingt-six millions (26.000.000) FCfa, par chèque Ecobank. Une décharge manuscrite lui fut remise en retour, pour attester du paiement intégral.
Par la suite, Moustapha Guèye, agent au bloc fiscal de Kaolack et Mamadou Sarr, lui avaient proposé d’autres parcelles sur le même site.
Des « conventions de location » au lieu de titres de cession
Kandji avait alors remis à Sy, des conventions de location qu’il avait lui-même signées et non des actes de cession en bonne et due forme. Lorsqu’il attira leur attention sur cette anomalie, ils le rassurèrent, affirmant qu’il obtiendrait son autorisation de construire sans encombre. Pourtant, lorsqu’il déposa sa demande, le Service régional de l’Urbanisme de Kaolack la rejeta, au motif que les terrains étaient situés sur le domaine public non déclassé, donc inconstructible.
Selon des éléments relayés par "Libération", Kandji refusa de rembourser l’argent, arguant que les montants encaissés l’avaient été au nom de l’État, et qu’il revenait à l’acquéreur, de se débrouiller pour obtenir une autorisation ou un remboursement de l’État. Une défense jugée peu crédible, d’autant qu’aucune trace de financement par les caisses publiques n’a été retrouvée.
Kandji justifiait la cession des parcelles par les prestations de sécurité qu’il aurait assurées auprès de la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (SNCS). Il présenta un contrat de prestation, mais jamais d’acte juridique montrant que cette société lui avait transféré la propriété des terrains. Or, comme le rappellent les sources de "Libération", la liquidation de la SNCS n’incluait pas la cession du patrimoine foncier, relevant du domaine public, inaliénable et imprescriptible selon l’article 9 de la loi 76-66 du 2 juillet 1976.
Interrogé sur l’utilisation des 28.000.000 FCfa, Major Kandji déclara en avoir remis une partie aux responsables de la DSCOS et de l’Urbanisme de l’époque, sans en apporter la moindre preuve. Plus troublant encore, ces derniers n’étaient plus en poste depuis longtemps, rendant ces affirmations hautement suspectes.
Une enquête a été ouverte après la plainte de Mansour Sy. Suite aux réquisitions adressées aux services techniques de l’État, le bureau des domaines de Kaolack confirma que le TF 1267/KI, où se trouvent les terrains litigieux, avait fait l’objet d’un aménagement en « Boulevard du Cœur de ville ». Dès lors, les dépendances du domaine public ne pouvaient être ni cédées ni exploitées à des fins privées.
Le Service régional de l’Urbanisme précisa également qu’aucune procédure d’instruction d’une autorisation de construire n’était envisageable sur ce terrain.
Remboursement partiel et intervention du parquet
Face à cette situation, les mis en cause Moustapha Guèye et Mamadou Moustapha Sarr remboursèrent à Mansour Sy, les 14 millions FCfa perçus indûment. Le procureur de la République de Kaolack, Cheikh Dieng, instruisit alors le Commissaire central de convoquer Alioune Kandji pour lui notifier son obligation de remboursement, sous peine d’arrestation. Une convocation lui fut adressée le 28 novembre 2022, pour une audition prévue le 30 novembre.
Mais Kandji refusa de déférer à la convocation, déclarant que « s’il est arrêté, c’est l’État du Sénégal qui est arrêté », car il aurait agi, selon lui, au nom de l’État. Cette déclaration, largement relayée par "Libération", avait alors mis le feu aux poudres.
Par la suite, un intermédiaire de l’ancien régime aurait remis à la partie civile, 15 millions FCfa, au nom de Kandji. Il reste toutefois redevable de 13 millions FCfa. Parallèlement, de nouveaux faits sont venus alourdir son dossier : outrage à magistrat et diffusion de fausses nouvelles, pour avoir tenté de discréditer les policiers venus l’arrêter, ainsi que les magistrats du dossier, les accusant même, selon "Libération", d’appartenir à Pastef.
À la suite de ces développements, le Commissaire central de Kaolack sollicita ses homologues de Dakar pour localiser et interpeller Kandji. Lorsque les éléments de la Sûreté urbaine se présentèrent à son domicile, ce dernier se retrancha dans une chambre avec ses enfants et petits-enfants mineurs. Il alla jusqu’à menacer de faire usage d’une arme si une tentative d’arrestation avait lieu.