Ibrahima Sène: Que vient faire au Sénégal, le ministre français de la « guerre en Afrique » ?


Rédigé le Dimanche 11 Mai 2014 à 19:46 | Lu 135 fois | 0 commentaire(s)




Ibrahima Sène: Que vient faire au Sénégal, le ministre français de la « guerre en Afrique » ?
Demain, Dimanche 11 Mai 2014, Le Drian, Ministre Français de la Défense effectue un voyage dans notre pays pour, « officiellement rendre visite aux « Eléments Français Stationnés » au Sénégal, et s’ « entretenir avec notre Ministre des Forces Armées ».

Cependant, le contexte sous régional dans lequel s’effectue cette visite autorise à se demander, à quelle fin ?
 
n effet, Le Chef de l’Etat avait signé avec son homologue Français, Sarkozy, un « Traité instituant un Partenariat en matière de coopération militaire entre la République Française et la République du Sénégal » le 18 Avril 2013, avec un délais « d’un an pour définir les emprises » devant être mises, par le Sénégal, aux « Eléments Français en Station ou en Transite » dans notre Pays.
Voilà déjà, le 18 Avril 2914, un an que ce délai a expiré pendant que les Sénégalais ignorent tout de ce « Traité de partenariat », et que la France est de nouveau en « guerre » en République Centre Africaine, alors que celle engagée au mali, avec l’Opération Serval, est en train d’être officiellement clôturée, mais, en pratique, elle continue de se dérouler sous nos yeux.
C’est par ce quelle n’a pas atteint son but officiel qui est de lutter contre les terroristes qui ont occupé le Nord du Mali, pour les y chasser et aider l’Etat Malien à recouvrer sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire.

Jusqu’ici, l’Etat souverain du Mali n’ assume pas sa souveraineté dans la région Nord ,à Kidal, que l’Opération Serval a permis au Mouvement de Libération de l’AZAWAD, (MNLA) de réoccuper.
 
L’AZAWAD est le nom donné à cette partie Nord du Mali par les Indépendantistes du MNLA qui ont déclenché une guerre de sécession en complicité avec les « Jihadistes venus de Lybie » avec la bénédiction du Président Sarkozy, et qui avaient fini par les y chasser vers le Burkina Fasso, sous la protection du Président Blaise Compaoré.
 
La nouvelle intervention des forces Françaises en République Centre Africaine est aussi officiellement motivée par le souci de mettre un terme à la « guerre de religion » entre musulmans et chrétiens de ce pays, aux conséquences humanitaires, sécuritaires incalculables, et qui menace ce pays d’une partition.
Cette nouvelle « guerre de France » , dans un pays où musulmans et chrétiens ont vécu des siècles dans la paix et la convivialité, est le résultat d’un coup d’Etat effectué par une rébellion armée, la SELEKA, appuyée par le Tchad, contre le Président BOZIZE, lui-même installé par un coup d’Etat avec l’aide de la France, contre le Président PATASSE, qui était démocratiquement élu. La France faisait payer ainsi à BOZIZE son rapprochement avec l’Afrique du SUD et la Chine.
 
La prise du pouvoir par la SELEKA a jeté l’armée régulière de la République Centre Africaine et ses forces de Sécurité, dans une résistance armée dénommée les « ANTI BALAKA » pour restaurer le pouvoir du Président légitime de leur pays, BOZIZE, déchu par la SELEKA.
Les « ANTI BALAKA », ont cherché dans la communauté chrétienne, qui fait 80% de la population, un soutien contre la SELAKA, qui est constituée en majorité de musulmans, qui, en Centre Afrique, ne constituent que 20% de la population.

Les soutiens du Tchad, pays majoritairement de population musulmane, à la SELEKA, a été présenté par les ANTI BALAKA comme une « guerre de l’Islam contre la Chrétienté », dans un contexte où les Gouvernements, membres de la Communauté des Etats d’Afrique Centrale, (CEAC) avec la bénédiction de la France de Hollande, confiait au Tchad un rôle de médiation et de pacification du pays, Comme le fit Sarkozy dans la médiation du Burkina dans la crise au Nord Mali.
Ce faisant, ni la CEAC, ni l’UA, encore moins le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’ont tenu compte des rapports de coopération militaire entre la France et le Tchad, dont elle a militairement installé le Président de cette République, par un coup d’Etat mémorable sous l’appellation « Opération Epervier », et transformé celui-ci en bras armé contre le Soudan du Président El Bachir.
 
Cette implication du Tchad, qui est perçue par les chrétiens de la République Centre Africaine, comme le principal soutien à la SELEKA, donc comme une partie du conflit, a transformé en « véritable guerre de religion » la résistance des ANTI BALAKA, dont l’aggravation a mis le gouvernement du Tchad au banc des accusés ; ce qui l’a amené à retirer unilatéralement ses troupes en jetant ainsi le pays dans le chaos, et la France, en temps que « faiseur de régime » dans cette partie d’Afrique, devant ses responsabilités dans la crise de ce peuple meurtri.
La France voit ainsi mis en danger ses intérêts stratégiques dans cette sous région, qui avaient toujours motivé son immixtion militaire dans les affaires intérieures de ces pays.
 
Devant les réticences de l’Union Européenne à participer la « guerre de France » en République Centre Africaine, et les lenteurs du Conseil de Sécurité à s’impliquer militairement pour stopper cette désastreuse « guerre de religions » dont la France est principalement responsable, ce voyage de Le Drian dans notre pays ne peut pas nous laisser indifférents.
 
En effet, il intervient quelques jours seulement après la Déclaration officielle de notre Chef d’Etat de ne pas envoyer des troupes en République Centre Africaine, prétextant en avoir déjà envoyé des milliers dans différents théâtres d’opération de paix en Afrique et dans le monde, et les menaces sécuritaires dans la sous région.
 
Ce voyage ne s’inscrit donc t- il pas dans une logique d’activation du « Traité instituant un Partenariat en matière de coopération militaire entre la République du Sénégal et la République Française » signé par le Président Macky Sall et le Président Sarkozy le 18 Avril 2012, soit moins d’un mois après l’accès du Président Macky Sall au pouvoir, et dont l’écrasante majorité des Sénégalais ignorent les tenants et aboutissants, pour n’avoir pas été encore soumis à l’Assemblée nationale et rendu public ?
 
Ce « Traité » qui prévoit aussi, parmi ses dispositions, le transfert aux « Eléments des Forces Françaises Stationnées ou en transite » à Dakar, « la Station d’émission inter- armée de Rufisque » et les « logements y afférant », qui est le poste de commandement stratégique et de contrôle de nos propres forces armées, devrait voir terminé depuis le 18 Avril 2013, la « définition des emprises » des sites destinés aux soldats français.
 
Cette visite devrait donc être l’occasion pour le peuple Sénégalais, de soutenir le Chef de l’Etat pour qu’il maintienne sa position sur l’envoi des troupes en République Centre Africaine, pour mettre fin à la transformation de notre Armée nationale en « supplétif » de l’Armée Française dans les « guerres de France en Afrique, héritée de notre tradition peu glorieuse de « Tirailleurs Sénégalais au service de la France ».
 
Le Président Macky Sall devrait profiter de ce sursaut patriotique pour mettre fin à ce« « Traité » de coopération militaire qui ne sert aucunement les intérêts de sécurité du Sénégal face au terrorisme Sahélien, mais donne à la France une Base maritime, avec « ses 1150 Eléments stationnés » pour le « contrôle du Golfe de Guinée ».
Le terrorisme islamique dont le Sénégal pourrait être victime viendrait du Sahel et non du Golfe de Guinée, pour falloir nécessiter de conserver un tel « Traité » qui met aussi notre Armée nationale sous le contrôle de l’Armée Française.
Ibrahima Sène PIT/SENEGAL
Dakar le 10


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