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Tragédie d’un voyage en Libye : Deux amis originaires de Tamba racontent l’enfer libyen


Rédigé le Lundi 16 Janvier 2017 à 15:06 | Lu 103 fois | 0 commentaire(s)



Dans l’espoir d’avoir une vie meilleure, ils sont nombreux, ces jeunes tambacoundois, à tenter l’aventure. Mais dans la plupart des cas, les rêves se transforment en cauchemar. C’est le cas de Djimba Diakité et du commerçant Kemokho Ba, originaires de la commune de Missirah, dans le département de Tambacound. Ils ont bravé la route pour se rendre en Italie via la Libye, mais leur espoir a fondu comme beurre au soleil.


Tragédie d’un voyage en Libye : Deux amis originaires de Tamba racontent l’enfer libyen
Les deux amis retracent ici, avec force détails, les difficiles conditions de voyage périlleux jusqu’en Libye, leur emprisonnement, les formes de torture dont ils ont été victimes. Mais aussi et surtout, l’exécution à laquelle ils ont échappé. A les en croire, quatre de leurs camarade de Missirah ont laissé la vie dans les eaux méditerranéennes. Récit. 

Djimba Diakité : « des milliers de personnes sont mortes et enterrées dans le désert » 

« Je m’appelle Djimba Diakité. Je suis domicilié au village de Diyabougou, dans la commune de Missirah. C’est en 2014 que j’ai quitté mon village natal à la recherche d’un mieux-être afin d’aider mes parents. J’ai pris la route, en passant par Bamako jusqu’à Tripoli, en Libye. J’ai payé plus de 300 000 francs CFA. Notre calvaire a débuté à Tripoli. Nous avons été appréhendés pour séjour irrégulier et nous avons tout de suite été envoyés en prison par des policiers libyens qui ont confisqué l’ensemble des devises en notre possession. Nous avons fait deux mois et quinze jours en prison ; où nous avons vécu l’enfer. Tortures, toutes sortes d’insanités et brimades ont été notre lot quotidien. On nous servait un seul repas par jour. Un nigérien est mort devant nous. Il avait tellement faim qu’il ne pouvait plus se tenir debout. Finalement, il a rendu l’âme en prison. Nous étions plus de 700 sénégalais, dont 50 originaires de la région de Tambacounda, principalement de Missirah. Nous avons réussi à nous échapper, laissant certains de nos compatriotes en prison. Plusieurs d’entre eux ont perdu l’espoir de sortir vivants de la prison. Je précise qu’il y a plus de morts dans le désert qu’aux larges des côtes libyennes. Des gens sont exécutés en Libye. Les tombes sont visibles le long du désert jusqu’en Libye. En tout cas, si c’était à refaire, je ne prendrais plus la route pour la Libye. » 

Kemokho Bâ : « Des Sénégalais ont été abattus là-bas » 

« Je m’appelle Kemokho Bâ. Je suis commerçant. Dans l’espoir d’avoir une vie meilleure, j’ai tenté l’aventure en déboursant 450 000 francs CFA. J’ai quitté Missirah en 2015. Nous étions plus de 100 personnes dont des Gambiens, des Sénégalais originaires du Sénégal oriental, à prendre la route de Bamako à Agadès, en passant par le Sahara. Beaucoup de mes amis ont été arrêtés et envoyés en prison ; j’ai eu la chance de passer entre les mailles du filet des policiers libyens. En Libye, les Libyens sont armés et n’hésitent pas à tirer sur les gens. Des Sénégalais ont été abattus, d’autres exécutés. Il n’a pas de différence entre les bandits armés et les services de sécurité. Quand on te prend, on te met directement en prison. On entendait les bombardements. J’ai vu quatre de mes camarades mourir dans les eaux de la Méditerranée. Ils avaient été pris de panique dans leur bateau de fortune et se sont jetés en pleine mer. Si c’était à refaire, je ne le ferais plus. » 

Source L’Oservateur
 
 


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