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Tanor Dieng, le «Mammouth» du PS, «la Fin de l'histoire et le Dernier Homme» (Décryptage Leral)


Rédigé le Dimanche 22 Octobre 2017 à 14:57 | Lu 71 fois | 0 commentaire(s)



Le départ de Moustapha Niasse et de Djibo Kâ n’a pas révolutionné le PS. Le départ d’Abdou Diouf aussi n’a pas donné l’électrochoc escompté. Tanor Dieng, lui, a aussi noyé avec le PS dans les méandres de l’échec entre 2000 et 2016, puisque la dernière victoire du PS à la Présidentielle date de 1993. Aujourd’hui, Barthélémy Dias, Aïssata Tall Sall et Bamba Fall ont leur pierre à apporter à l’édifice de l’histoire. Ainsi essoufflé par les vicissitudes de l’histoire, le PS a besoin d’un coup de renouveau pour pérenniser l’héritage légué par Léopold Senghor et Abdou Diouf. L’heure de la mutation, des perspectives et des défis a sonné pour le PS, avec la nomination d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT). Il faudra aller à la chasse du «mammouth politique» Tanor Dieng d'autant que la possible exclusion Barthélémy Dias, Aïssata Tall Sall et Bamba Fall est presque actée.

HCCT, la présidence de trop


Tanor Dieng, le «Mammouth» du PS, «la Fin de l'histoire et le Dernier Homme» (Décryptage Leral)
Comme l’essai du politologue américain Francis Fukuyama publié en 1992, Â«La Fin de l'histoire et le Dernier Homme», Ousmane Tanor Dieng pourrait incarner la fin d’une certaine histoire du PS. Quel avenir réserve la posture de Tanor Dieng, le nouveau président des Hautes collectivités, avec la mouvance présidentielle? 
  
Parti historique si cher à Léopold Sédar Senghor et à Abdou Diouf, le PS a traversé depuis les années 2000 les mutations de l’histoire. Mais, aujourd’hui, le président du HCCT semble être le joker historique qui va déterminer l’avenir du PS, actuellement écartelé entre la légalité tanoriste et la volonté d’affranchissement et de renouveau incarnée par Khalifa Sall (en prison), Aïssata Tall (Osez l'Avenir) et Cie. 
  
Que va devenir le legs socialiste? Le PS ne risque-t-il la même implosion qui avait vu, avec le fameux «congrès sans débat» de 1996, Djibo Kâ, et Moustapha Niasse claquer la porte. La dernière victoire présidentielle du PS remontant à 1993, Tanor Dieng est-il celui qui va essayer de faire sortir Macky Sall du Palais en 2019? Rien n’est sûr, mais, dans la prospective, la confrontation semble inévitable et les secousses d’un éventuel tremblement de terre à la maison du Parti est imminent. 
  
Le PS est-il un parti de contribution ou d’opposition? 
  
S’exprimant sur la nomination d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Hcct, Ousmane Khouma le professeur de droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar estime que« une démocratie a besoin d’une opposition et le parti le mieux structuré, le plus ancien, c’est le Ps. La vocation naturelle du Ps, c’est soit diriger ou être dans l’opposition, pas d’être dans les alliances. Je n’ai jamais compris comment Tanor a pu reporter de congrès en congrès, dire je ne me représente pas à la tête du parti et être toujours là. Dans un parti qui fonctionne démocratiquement, vous perdez deux élections présidentielles, vous transmettez le flambeau». 
  
Tanor Dieng, lui , n’est pas de cet avis. L’ancien ministre d’État, des services et des affaires présidentiels, tout en adoubant Macky Sall, semble avoir oublié les vrais défis et perspectives du PS. 
  
Secrétaire général depuis le 13ème congrès ordinaire du Parti du 30 mars 1996, Ousmane Tanor Dieng incarne l’échec socialiste en grandeur nature, sur fond de la défaite historique d’Abdou Diouf, face à Wade en 2000. Cela fait plus de 16 ans que Tanor Dieng n’a pas réussi à renverser la tendance présidentielle, laissant tour à tour Idrissa Seck et Macky Sall lui damer le pion au niveau de la popularité du challenger du Président sortant. 
  
Malgré l’hésitation légaliste de Khalifa Sall, les gesticulations de Babacar Diop de la JDS et le courage médiatique et cowboy de Barthélémy Dias, l’ancien Directeur de cabinet d’Abdou Diouf maîtrise toujours avec une verge de fer le Bureau Politique élargi, le Comité Central et le Secrétariat Exécutif et aussi une partie des militants. 
  
Toutefois, si Tanor Dieng reste toujours le maitre du jeu sur le légal et la forme en tenant, par la gorge, les 138 coordinations, il n’en demeure pas moins que sur plan de l’adversité politique, Tanor Dieng a porté depuis longtemps le manteau du looser socialiste. Comme une chape de plomb sur la Maison du Parti, Tanor Dieng empêche au PS de renouveler la vieille garde. 

Et si on n’y prend pas garde, la présentation d’une candidature du PS avec Tanor Dieng en 2019 pourrait être le suicide politique de trop pour le PS qui pourrait éprouver beaucoup de problèmes à rebondir sur la scène politique nationale en cas d’un nouvel échec dans la course à la présidence. 
  
Abdou Diouf, Niasse, Djibo Kâ et Tanor Dieng, Macky Sall décapite «l’héritage» historique du PS 
  
D’ailleurs en "nommant" tour à tour  Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale et Djibo Kâ Président de la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT), en baptisant le centre de conférence de Diamniadio du nom d'Abdou Diouf et, en n'y revenant, pour introniser Ousmane Tanor Dieng, comme Président du HCCT, Macky Sall a jeté une pierre dans le jardin de l’héritage des Socialistes qui voient ainsi leurs derniers leaders historiques se ranger du côté du leader de l’APR. Ironie de la politique. 
  
En effet, ces derniers mohicans historiques du PS se sont, par la force des choses, brulés les ailes politiquement, avec d’abord, Moustapha Niasse qui, après avoir quitté le PS pour fonder l’AFP est devenu par «accident», la première personnalité de l’Etat. 

Djibo Kâ qui, pourtant avec son courant de l’URD, avait réussi des scores phénoménaux dans les années 90, a aussi rangé son guimb politique, tellement la déferlante «Peul bou Rafet» ne fait plus recette. Un vrai coup de Jarnac pour l’héritage du PS dans l’imaginaire des Sénégalais. 
  
Avec la nomination de Tanor Dieng au HCCT, les militants du PS devront être de deux catégories, ceux qui approuvent cela et ceux qui la désaprouvent, tout en entrant en dissidence politique à l’interne. 

Macky Sall a coupé la poire du PS en deux. On ne voit pas comment Ousmane Tanor Dieng va sortir de la mouvance présidentielle pour déclarer sa candidature d’ici 2019. En attendant, le tour est joué. C’est assurémment une guillotinne politique qui ne dit pas son nom. 
  
Khalifa Sall, «Bart», Aïssata Tall Sall, Bamba Fall exclus 
  
Pourtant, Malick Noel Seck avait annoncé la couleur en prônant le combat frontal. Pour lui au PS, il devait y avoir une révolution et un débat qualitatif et non juste un cantonnement aveugle, voire une subordination orthodoxe aux textes. D'ailleurs, récemment, Barthélémy Dias a déclaré avoir perdu un frère (Malick Noel Seck) dans sa stratégie de défendre la légalité avec Tanor Dieng. 
  
C’est une nouvelle page du Parti socialiste qui devrait s’ouvrir avec Khalifa Sall, Barthélémy Dias et Cie. Et il leur faudra beaucoup de patience et de courage pour changer la donne Tanor qui est comme un baobab trop majestueux qui surplombe la Maison du Parti de Colobane. 
  
Ce sera la croix et la bannière, puisque Ousmane Tanor Dieng n’a pas encore lâché de lest et son installation à la présidence du HCCT a encore compliqué davantage le jeu de cartes sur l’avenir idéologique et politique du PS qui a été, pourtant, fondé après une âpre lutte de démarcation et de rebellion politique et associatif. 
  
Le PS, un héritage politique et idéologique multidimensionnel 
  
Historiquement, Léopold Sédar Senghor avait fait sécession de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) de Lamine Guèye pour mettre sur les fonts baptismaux le Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) en 1949 à Thiès. 
  
C’est alors en 1958, que le BDS accoucha du Bloc Populaire Sénégalais (BPS), après la fusion de l’Union Démocratique Sénégalaise (UDS) d’Abdoulaye Guèye Cabri et Thierno Bâ, le Mouvement Autonome Casamançais (MAC) d’Assane Seck et une partie du Mouvement Populaire Sénégalais (MPS) de Doudou Guèye. 
  
En 1959, dans le cadre des négociations pour l’accès à l’indépendance, Léopold Senghor et Lamine Guèye se sont rapprochés pour former une alliance le PSAS (Parti Socialiste d’Action Sénégalaise) qui deviendra l’Union Progressiste Sénégalais (UPS). 

C’est précisément, au sortir du congrès extraordinaire de décembre 1971, que le parti intégra l’Internationale Socialiste et devint alors Parti Socialiste. S’il est constant que le Parti a changé de nom au fil des années, il n’en demeure pas moins qu’il dégageait une certaine prestance, une idéologie et un combat pour le Socialisme solidaire. 
  
Mais, dans cette histoire tonitruante avec les mutations sélectives du BDS, BPS, UPS et enfin du Parti socialiste, la date du 30 mars 1996 reste révolutionnaire avec le fameux 13ème congrès ordinaire du PS. Abdou Diouf fut alors porté à la Présidence du Parti et Ousmane Tanor Dieng, désigné comme Secrétaire Général. C’est justement à cette date que le PS est entré dans ces convulsions, comme l’explique Serigne Moustapha Cissé. 
  
«Le congrès sans débat de 1996 a tout bouleversé. Tout ce que le PS traverse actuellement est la conséquence de ce congrès. On a perdu le pouvoir à cause de de ces faits. Des cadres de parti comme Djibo Kâ, Moustapha Niasse ont été écartés. C’est Abdou Diouf qui a saboté le PS par ses actes. Actuellement, le PS est l’agonie», a expliqué Moustapha Cissé dans les colonnes de l’Observateur dans son édition du mardi 02 novembre 2016. 
  
 Khalifa Sall en prison, pourrait-il incarner le renouveau du PS dès 2017 en  passant par la Présidentielle de 2019? Et s'il est exclu... 
  
Même s’il ne gagnerait pas en 2019, Khalifa Sall resterait dans une phase de de notoriété avec la mairie de Dakar qui ferait qu’il est indiscutablement le successeur désigné de Tanor Dieng, comme futur président du Sénégal avec la bannière du PS. Mais dans quelle sphère politique? 
  
Si Senghor a eu le courage de quitter la SFIO de Lamine Guèye pour mette sur orbite l’ancêtre du PS et aujourd’hui, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall et Aïssata Tall Sall, qui ont embarqué dans le train de l’histoire, ont, de leur côté, leur partition à jouer pour l’histoire, afin d’amorcer un nouveau tournant pour le PS en 2019. 

Mais, comment va procéder le bataillon blindé de Khalifa Sall. Mystère et boule de gomme. Tanor Dieng en vieux "mammouth" politique epérimenté et "roublard" ne va pas faciliter la tâche aux «éléphanteaux». RV au prochain congrès du PS et à la Présidentielle de 2019… 
  
Massène DIOP Leral.net


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