SENEGAL - Le port crée 3000 nouveaux chomeurs


Rédigé le Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:45 | Lu 157 fois | 0 commentaire(s)



La direction du port a offert le monopole de la manutention du transport des produits pondéreux non alimentaires à la société NECOTRANS, propriétaire de la société GETMA. S’il venait à être avalisé par le conseil d’administration qui se réunit demain mercredi, le contrat de concession obligera pas moins de 07 entreprises à mettre la clef sous le paillasson et réduira au chômage plus de 3000 salariés.


SENEGAL - Le port crée 3000 nouveaux chomeurs
La  réunion du Conseil d’Administration du Port autonome de Dakar demain, mercredi 13 novembre 2013,  risque d’être fatidique  aux entreprises sénégalaises de manutention, si elle venait à adopter le projet de concession du terminal vraquier multi produits de la direction générale. Le Syndicat des entreprises de manutention des ports du Sénégal (SEMPOS) craint qu'avec cette concession, tout ce qui est  manutention et transport de produits pondéreux (phosphate, charbon, houille, etc.) au niveau du port de Dakar, soit désormais confié au groupe international   Necotrans dont la filiale locale, la société  Getma, n’occupe pas une bonne  position dans le classement  des entreprises de manutention établies au port. Contrairement à des entreprises sénégalaises qui se sont bien positionnées et assurent le travail pour des cimenteries comme  la SOCOCIM, et les Ciments du Sahel. Parmi elles, on peut citer entre autres MLT, la TRANSSENE, la SOMICOA, les ICS, SEPHOS, SSPT et même la multinationale  SDV.
 
Selon le rapport de présentation du projet de concession du terminal vraquier, ce projet s’inscrit  dans le cadre  « de la mise en œuvre de la politique de spécialisation et de développement des quais et  renforcement du partenariat stratégique avec le secteur  privé du port autonome de Dakar ». Les raisons du choix de Necotrans tiennent à trois points.
Le premier est relatif « au retard du port autonome de Dakar dans les différents segments des services portuaires notamment le trafic des pondéreux non alimentaires par des équipements de pointe préservant l’environnement. » Une situation qui expliquerait le mauvais classement  du PAD au 110ème rang sur 155 ports, d’après un classement  fait par la Banque mondiale. Les autres arguments avancés dans le rapport ont  trait à « l’expérience  et la notoriété  du groupe Necotrans au plan international » et à l’intérêt qu'ilporte « à la compétitivité du PAD".
Dans le rapport, les autorités du port semblent  se réjouir  des engagements du concessionnaire à  faire  des investissements d’un montant global d'un peu plus de 48 milliards FCFA réalisables en deux phases. La première tranche  de ces investissements qui commence avec l’entrée en vigueur du contrat est destinée à l’aménagement  et à l’acquisition de matériels et d’équipements  de manutention pour un montant global de 33 milliards  F Cfa. La  deuxième phase  suspendue à l’atteinte d’un niveau   de trafic de 3 millions  de tonnes pour la durée  de deux ans prévoit un investissement  de 15.697.826.000 FCFA
 
Mais ce que le rapport ne mentionne  pas, c’est que  pour la réalisation de ces  financements, le concessionnaire qui sera avalisé par l’Etat du Sénégal compte lever des fonds   au niveau  de différentes institutions financières (SFI PROPARCO, BAD) mais également des banques panafricaines (ATTIJARI WAFA BANK, ECOBANK, BOA), etc. Cela pose un problème  de capacité financière  du concessionnaire  obligé  de recourir à des emprunts avec la couverture de l’Etat.
Une situation d’autant plus étrange  que n’importe quelle  entreprise privée sénégalaise  pourrait  faire la même  chose avec l’appui de l’Etat. Un argument que  le Syndicat des entreprises de manutention des ports du Sénégal (SEMPOS) n’a pas manqué d’opposer aux autorités du port dans une lettre qu’elle  leur a adressée, citant textuellement le rapport : « Concernant le financement des investissements, NECOTRANS se rapprochera de bailleurs de fonds internationaux (SFI PROPARCO, BAD) mais également de banques panafricaines (ATTIJARI WAFA BANK, ECOBANK, BOA etc.) ». Et le syndicat d'observer que du fait de l' indisponibilité des moyens, ces derniers se sont rapproché des bailleurs pour le financement. Ce que n’importe quel opérateur ayant un contrat avec l’état du Sénégal aurait pu faire , précise le syndicat.
 
Poursuivant dans leur entreprise de démolition de l’argumentaire de la direction du PAD, les membres du SEMPOS ajoutent  que,  s’agissant  des investissements, « il n’est pas spécifié de manière claire les investissements à faire. On s’est contenté de donner des montants globaux astronomiques sans aucune justification. » Et sur le positionnement  commercial  du concessionnaire sur ce type de  transport et de manutention,   les réserves ne manquent pas, « le candidat n’a aucune expérience dans ce domaine au niveau du PAD. Sa structure locale GETMA est loin dans le classement des manutentionnaires au niveau du PAD pour ne pas dire qu’elle n’a réalisé aucun tonnage sur ce trafic ».
 
La  der dans cette affaire est que la direction du port fait du gré à gré, et pour contourner ce cas flagrant de violation du code des marchés, elle utilise un argumentaire trop léger se fondant des dispositions de loi considérant  « les concessions au niveau du PAD comme des concessions domaniales et non des marchés publics ou des concessions  de service  public ou des délégations de service public au sens du Code des obligation  de l’administration ». Mais  c’était en ne  tenant pas compte de la jurisprudence avec la procédure  utilisée dans les deux précédentes concessions (DUBAÏ PORT WORLD pour le terminal à Conteneurs et la SDV pour le mole 2) où un appel d’offre en bonne et due forme avait été fait, ce que du reste ont rappelé  les manutentionnaires.
En effet, pour eux  « ce  projet est le troisième initié par le PAD dans le domaine des concessions. Les deux précédents ont fait l’objet d’un appel d’offres selon la procédure normale ; alors que dans le cas qui nous préoccupe rien n’a été fait dans ce sens, pas même une consultation des acteurs concernés par l’activité des produits à mettre en concession. Le manque de transparence est plus qu’évident », précise la lettre.
 
Au vu de tout cela, l’alerte a été sonnée quant aux conséquences qu’une telle concession pourrait avoir sur les entreprises  de manutention qui sont dans le secteur et pourrait se traduire par leur fermeture. En plus de cela, le monopole accordé à NECOTRANS aura des conséquences économiques négatives sur les industries : cimenteries, mines, transporteurs, etc.
Finalement le syndicat  concerné  n’écarte pas l’idée d’un contentieux judiciaire avec le PAD, « les membres de notre Syndicat ne comprennent pas qu’après avoir créé des sociétés, embauchés du personnel, investit en matériel, et développer cette activité avec des partenaires, se trouvent injustement dépossédés de leur fond de commerce. 
Cette situation entrainera inéluctablement des contentieux juridiques contre le PAD aux conséquences incalculables. ». Avant d’en arriver là, les victimes désignées de ce contrat de concession invitent les autorités du port à se ressaisir  et à ouvrir des concertations avec elles.
Sud Quotidien


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