Parcours de Haïdar el Ali, vert combattant exemplaire


Rédigé le Mardi 30 Avril 2013 à 05:57 | Lu 192 fois | 0 commentaire(s)



Il a l’accent coloré des gens du Levant, mâtiné d’une touche tropicale. Haïdar el Ali, président de l’Océanium, association de protection de l’environnement, a ses racines au Liban, mais il est né au Sénégal, presque par hasard en 1953.


Parcours de Haïdar el Ali, vert combattant exemplaire
Partant de l’ancien protectorat français pour Marseille, ses parents devaient embarquer de la cité phocéenne sur un transatlantique pour l’Amérique. Mais «en débarquant, ils furent très surpris de constater que tous les ‘‘Américains’’ étaient noirs…», aime à préciser le grand fils au physique de lutteur.
Engagé dans le combat politique – il est président de la Fédération des partis écologistes et verts d’Afrique de l’Ouest –, Haïdar n’oublie pas les actions de terrain. Il a participé notamment à la création d’aires marines protégées, gérées par et pour les populations locales, à l’instar de celle du Bamboung, dans le delta du Saloum, fonctionnant depuis 2004, avant celles de la pointe Saint-Georges, de Casamance ou du cap Manuel.
Haïdar El-Ali a grandi à Médina, quartier populaire de Dakar, et n’oublie pas le jour où, enfant, après s’être perdu sur les hauteurs de la péninsule du cap Vert, il se retrouva face à l’océan. Quelques années plus tard, il osa y plonger. «Depuis la première fois où j’ai mis la tête sous l’eau, je crois que je ne l’ai jamais vraiment relevée», précise-t-il.
En 1984, après une formation de plongeur professionnel en France, il devient directeur de l’Océanium , à l’époque uniquement une école de plongée. Il découvre les pratiques désastreuses pour l’environnement maritime, comme la pêche à l’explosif.
Dans les années 1990, ses combats environnementaux se multiplient : sensibilisation des populations et lutte contre la surpêche, contre l’exploitation anarchique des forêts, pour la protection d’espèces comme le cymbium, coquillage très prisé dans la cuisine sénégalaise.
 
Début 2000, en pleine campagne pour l’élection présidentielle, l’affaire de l’Orient-Flower défraie la chronique. Ce cargo, rempli de plus de 100000 tonnes de produits chimiques, reste des mois au large de Dakar. Soupçonnant un déversement sauvage, Haïdar proteste pendant des semaines, jusqu’à ce que les autorités décident de couler le navire à quelque 25 kilomètres de la péninsule du cap Vert. «Un vrai désastre écologique.»
Le 26 septembre 2002, le Joola, ferry reliant Dakar à Ziguinchor, en Casamance, se retourne, avec plus de 2000 personnes à bord. Le lendemain, Haïdar embarque avec des plongeurs en direction de l’épave, espérant sauver quelques personnes prisonnières dans des poches d’air. Du Joola retourné, ils extraient 368 corps. «La gestion du naufrage a été une seconde catastrophe», se souvient-il.
Haïdar el Ali ne compte plus les menaces et les tentatives musclées d’intimidation. Preuves que sa parole porte loin : «Ici, les politiques ne sont pas à la hauteur des questions environnementales. Beaucoup sont corrompus et sans aucune valeur morale.»
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