Les avocats de l’Etat du Sénégal persistent et signent dans leur réplique aux allégations de la défense de Karim Wade relatives au refus de la France de toute coopération judiciaire dans cette affaire de présumée acquisition de biens mal acquis. Pour ces avocats, la commission rogatoire internationale demandée à la France pour autoriser des poursuites contre l’ancien ministre Karim Wade, dans ce pays, « est en cours d’exécution ».
Les avocats de l’Etat du Sénégal en France ont assuré en effet dans un communiqué en date d’hier, vendredi 08 novembre, que «Cette demande a été confiée, par délégation de Monsieur Roger Le Loire, doyen des juges d’instruction, aux services de police compétents». Déplorant dès lors la diffusion par les conseils de Karim Wade «d’informations gravement contraires à la réalité des faits », les avocats de l’Etat du Sénégal se sont inscrits-en-faux contre la défense de l’ancien ministre d’Etat libéral, incarcéré depuis le 17 avril 2013. Une défense constituée de Me El Hadji Amadou Sall, Me Pierre-Olivier Sur, Mes Cire Cledor Ly, Demba Ciré Bathily et autres Emmanuel Pellerin et Mohamed Seydou Diagne.
Selon les conseils de l’Etat du Sénégal, «contrairement à ce qui a été indiqué par Maître Pierre-Olivier Sur, l'un des conseils de Monsieur Karim Wade et, vérifications faites auprès du Parquet de Paris, à aucun moment, la France n’a émis la moindre réserve s’agissant de l’exécution de la demande d’entraide faite par l’Etat du Sénégal en direction de la" Justice française». Et d’indiquer : «Par cette propagande fallacieuse, les avocats de Monsieur Karim Wade s’efforcent vainement de fabriquer l’idée qu’il y aurait un défaut de coopération entre la France et le Sénégal, avec comme évidente arrière-pensée de tenter vainement de disqualifier la juridiction au Sénégal qui a, à deux reprises, inculpé leur client».
Qui plus est, les conseils de l’Etat du Sénégal ont regretté que, «tant à Dakar qu’à Paris, les avocats de Monsieur Wade n’hésitent pas, au lieu de s’expliquer sur l’impuissance dans laquelle leur client se trouve de fournir des explications cohérentes aux constatations factuelles faites, à mettre en cause gravement les autorités sénégalaises et à dénaturer systématiquement l’état des procédures existantes». La réplique de ces conseils de l’Etat du Sénégal intervient dans le sillage de la conférence de presse des avocats de Karim Wade qui s’est tenue dimanche dernier et dans laquelle ceux-ci affirmaient sans ambages le refus de la France de toute coopération judiciaire avec le Sénégal dans cette affaire d’enrichissement illicite pilotée par la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite).
Sud Quotidien