Grand-Yoff : Envoyée en prison à l’âge de 19 ans, L’étudiante Coumba Bangoura risque de recouvrer la liberté à 29 ans


Rédigé le Mercredi 23 Août 2017 à 22:37 | Lu 297 fois | 0 commentaire(s)




Grand-Yoff : Envoyée en prison à l’âge de 19 ans, L’étudiante Coumba Bangoura risque de recouvrer la liberté à 29 ans

Pour le délit de «tentative de meurtre», la dame Coumba Bangoura risque 10 ans de prison ferme. Il est reproché à l’accusée d’avoir aspergé de l’essence à son adversaire, Cira Ndiaye. Le délibéré de l’affaire jugée hier en Chambre criminelle est fixé au 11 septembre prochain.

Envoyée en prison à l’âge de 19 ans, la dame Coumba Bangoura risque de recouvrer la liberté à 29 ans. Après avoir passé 6 ans en détention, l’accusée a été traduite hier devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar. Dans son réquisitoire, l’avocat général a requis la peine de 10 ans de prison ferme pour «tentative de meurtre». De l’enquête préliminaire à la barre, en passant par l’interrogatoire devant le magistrat instructeur, l’accusée est restée sur sa position. Coumba Bangoura a en effet nié les faits qui lui sont reprochés.
Tout est parti d’une bagarre survenue entre la dame Ban­goura et la partie civile, Cira Ndiaye, dans la nuit du 13 au 14 juin 2011. Cette nuit-là, le quartier Scat Urbam où les faits ont eu lieu était plongé dans le noir à cause de la coupure d’électricité. C’était vers 0 heure 30 minutes.
Informés par le propriétaire de l’immeuble, Oumar Ba, les miliers du poste de police de Grand Yoff se sont transportés sur les lieux. Les faits ont été détaillés dans l’ordonnance de renvoi transmis à l’ex Cour d’assises. D’après les témoins, Coumba Bangoura avait aspergé la plaignante d’essence. Et c’est en voulant brûler vive sa protagoniste, disent-ils, qu’ils sont intervenus pour les séparer. Après le retrait de la boîte d’allumettes des mains de l’accusée, cette dernière s’est précipitée dans la cuisine pour se munir d’un couteau.
Pourtant, l’accusée a insisté dans ses déclarations. «Je n’ai rien fait», clame-t-elle devant le juge et ses assesseurs. «Les témoins ont peur de Cira Ndiaye qui est de nature belliqueuse. C’est pourquoi ils ont plaidé en sa faveur», dit-elle.
Après avoir rappelé que la mise en cause est restée fidèle dans ses «dénégations», le représentant du ministère public a fait comprendre que cela «ne saurait prospérer en l’espèce, d’autant plus que les éléments du dossier sont clairs». Et de poursuivre : «La posture de Coumba Bangoura ne saurait nullement élaguer la constance des faits. L’intention de donner la mort ne souffre d’aucune contestation. Le commencement d’exécution est constant dans ce dossier.» Suffisant alors pour l’avocat général de requérir la peine de 10 ans de prison ferme contre l’accusée.
La défense, quant à elle, est revenue d’abord sur le nœud du problème entre les deux dames. Selon les avocats de l’accusée, c’est la gestion d’un restaurant financé par le copain de Coumba Bangoura, vivant en Italie, qui est à l’origine de cette histoire. Assurant la gestion dudit restaurant, Cira Ndiaye aurait cumulé des arriérés de loyer. Elle aurait aussi détourné les bénéfices.
Dans la matinée du jour des faits, agacée par l’attitude de Cira, dit l’accusée, elle lui a adressé un message en la traitant de «menteuse, de voleuse, d’hypocrite et d’escroc». Pour Me Abdoulaye Sène, «jamais, sa cliente n’avait l’intention de brûler vif son adversaire. On ne peut pas imputer la présence de l’essence à l’accusée. Il n’y a personne dans ce dossier qui déclare que l’accusée à verser de l’essence sur la partie civile à part sa propre sœur».
Pour Me Sène et son confrère, Me Iba Mar Diop, dans cette affaire, c’est leur cliente qui est victime. Ils ont plaidé l’acquittement pur et simple de Coumba Bangoura. L’affaire a été mise en délibéré au 11 septembre.
msakine@lequotidien.sn
Comme le dit un adage célèbre, « on peut tromper les gens dès fois mais on ne peut pas tromper les gens tout le temps ». Cette histoire de Coumba Bangoura et de Sira Ndiaye en est une parfaite illustration.

En effet, l’histoire date de 2011. A l’époque, Coumba Bangoura était élève en classe de 3eme et était âgée de 19 ans. Elle avait un copain immigré qui voulait la marier. Par la suite, l’immigré avait proposé à Coumba Bangoure de l’investir sur une affaire afin de l’aider à prendre en charge sa mère. Elle a, donc, décidé d’ouvrir un restaurant sous le conseil de sa co-locataire, Sire Ndiaye.

« Nous avions loué un local au moment où nous devions ouvrir le restaurant. Le loyer c’était à 150.000 par contre Cire Ndiaye a dit à Tapha, mon copain que c’est à 200.000 mille. Mieux encore, quand je suis allée chez Padre Dacosta qui nous a loués le local, il m’a avouée qu’il a loué le local au nom de Cire Ndiaye à 140 mille Fcfa. Il m’a aussi dit que nous avons des arriérés », a expliqué Coumba Bangoura devant le juge.

Revenant sur la bagarre qui l’opposait à Ciré Ndiaye, à Coumba de dire que : « Arrivées de l’appartement, elle m’a attaquée. Nous nous sommes battues mais je ne lui ai rien fait. C’est par la suite qu’on nous a séparées ».

Quant à Ciré Ndiaye, elle persiste et signe qu’il y avait bel et bien un sachet blanc contenant de l’essence. Et à l’en croire, « le restaurant n’a pas fonctionné et j’en ai parlé à notre locataire. Je n’ai pas répondu à Coumba Bangoura quand elle m’a envoyé un message en m’insultant ce matin là. Et quand elle venait s’attaquait à moi dans mon appartement, elle avait un sachet blanc contenant de l’essence. Et elle sait bien qu’elle détenait un sachet. C’est elle qui m’a attaquée en premier. Je n’ai rien vu quand elle m’a aspergée avec l’essence. C’est là qu’elle a sorti l’allumette pour l’allumer« .

Ainsi poursuit-elle, « c’est Alioune Badara Sylla alias Alia qui a pris la boite d’allumette avant qu’il ne tente d’allumer.Elle a accouru vers la cuisine pour prendre un couteau. Elle a cassé une bouteille pour le poignarder mais Alioune l’a saisi et celui-ci l’a blessé à sa jambe gauche ».

Tout compte fait, le procureur, dans son réquisitoire a étalé l’origine de cette affaire datant de 6 ans et qui a valu 6 ans de prison à Coumba Bangoura .

« Tout est parti de la dénonciation faite par Oumar Ba, propriétaire de l’immeuble sise au Scat urbam. Ayant fait état de ses 2 voisins qui se battaient au 2 e étage, il avait alors sollicité l’aide des éléments de Grand-Dakar. L’enquête a permis de savoir que c’est le local qui leur servait de Fast-food qui les opposait. Sira Ndiaye a dit s’être absentée 2 mois du restaurant lors de son audition. Raison pour laquelle le bailleur l’a saisie. Sur ces entrefaites, elle s’est rendue chez elle cette nuit. Arrivée, Coumba s’est servie de la lumière de sa torche car il y avait une coupure d’électricité. Coumba lui a aspergé de l’essence et a voulu l’allumer vive. A l’enquête et devant le juge d’instruction, elle a contesté les faits arguant que c’est un coup monté. A la barre, Bangoura est restée fidèle à ses dénégations qui ne sauraient prospérer devant les éléments objectifs du dossier. Car Lamine Ba a dit que Bangoura était mouillé d’essence et agressif et c’est lui même qui a eu à prendre la bouteille d’essence pour la descendre au rez de chaussée. Il résulte du dossier que c’est lui qui en avait après la dame Sira qu’elle a accusé de détournement. L’intention de donner la mort ne souffre d’aucune contestation car n’eût été l’intervention des voisins, l’irréparable allait se produire. Il y a lieu de la déclarer coupable et de la condamner à hauteur de la gravité des actes : 10 ans de travaux forcés ».

Du côté du bloc des avocat de la défense constitué de Me Abdoulaye Sène, Iba Par Diop, ils avouent qu’il y a des non-dits dans ce dossier.

« Ce sont 2 parents qui sont liés par un restaurant. Cire Ndiaye n’a pas signé le contrat sous le nom du copain de l’accusée mais en son nom. Elle a détourné l’argent et avait des arriérés de loyer lorsque l’accusée a été chez le bailleur. Pire, elle a refusé de venir donner des explications sur cela, ni répondu aux appels de l’accusée. C’est la petite sœur de Cire Ndiaye qui a ouvert la porte criant en haut le nom de Coumba pour aviser Sira. C’est Sira qui l’a attaqué car on la traitait d’hypocrite. Je sollicite de retenir cette attaque. On ne peut pas imputer à l’accusée cette bouteille d’essence. Abdou Baka Samb a dit n’avoir pas vu l’accusée asperger de l’essence à Sira. Honnêtement c’est une victime( depuis 6 ans en prison) dans cette affaire et c’est Ciré Ndiaye qui devait être à sa place. Je demande de l’acquitter ».

Pour Me Iba Mar Diop, « Ciré Ndiaye n’a fait que raconter des contrevérités car elle a détourné les fonds de l’accusée qui était aidée par son copain émigré qui l’avait sollicité même en voulant l’envoyer de l’argent pour acheter un taxi afin de s’en sortir. Naïve qu’elle est, elle s’est ouverte à elle et cette dernière lui a conseillé d’entrer dans la restauration. C’est elle qui lui a tendu un guet-apens en pleine coupure, elle a aspergé l’essence dans l’appartement. Il y a eu des variations notables dans le dossier. Cette dame est d’une cupidité extrême, accusée à perdu son fiancé, ses études entre autres pour venir aujourd’hui dire que je ne demande rien. Je demande de l’acquitter purement et simplement. Dix (10) années de prison pour quelqu’un qui n’a rien fait, c’est une pure injustice ».

Le verdict de cette affaire longue de 6 années sera délibérée le 11 septembre 2017.



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