Gambie : habituées aux revirements de dernière minute de Jammeh, les populations attendent son départ effectif en exil


Rédigé le Samedi 21 Janvier 2017 à 18:25 | Lu 60 fois | 0 commentaire(s)



Les Gambiens attendaient samedi le départ effectif en exil de Yahya Jammeh, l'ex-Président qui a finalement accepté sous la menace d'une intervention militaire et après de fortes pressions internationales, de céder le pouvoir à son successeur Adama Barrow.


Gambie : habituées aux revirements de dernière minute de Jammeh, les populations attendent son départ effectif en exil
A Banjul, où la nuit a été calme, beaucoup ont appris la nouvelle à leur réveil. Mais certains exprimaient une joie mesurée, sachant que Jammeh est habitué à des revirements. 

"Je croirai que Jammeh a accepté de quitter le pouvoir quand il aura quitté le pays", a dit Saikou Camara, 28 ans, de Brikama, au sud de la capitale. 
D'autres se disent impatients de le voir quitter au plus vite ce pays anglophone de moins de deux millions d'habitants qu'il a dirigé plus de 22 ans d'une main de fer. 

C'est le cas de Sheikh Cham, 34 ans, de Kanifing (banlieue): "Dieu a entendu nos prières. On attendait cela depuis longtemps". 
Yahya Jammeh, 51 ans, a annoncé sa décision de quitter le pouvoir à la télévision dans la nuit de vendredi à samedi, après plusieurs heures de discussions avec les Présidents mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et guinéen Alpha Condé, engagés dans une ultime médiation. 

"J'ai décidé aujourd'hui en conscience de quitter la direction de cette grande nation, avec une infinie gratitude envers tous les Gambiens", a-t-il déclaré. 
Mandatés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO, 15 pays dont la Guinée mais pas la Mauritanie), MM. Ould Abdel Aziz et Condé ont obtenu l'accord de principe de voir Jammeh quitter la Gambie. 

La crise en Gambie a éclaté le 9 décembre, lorsque Yahya Jammeh a refusé de reconnaître les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre, dont Adama Barrow avait été déclaré vainqueur. Pourtant, une semaine auparavant, il avait félicité M. Barrow pour sa victoire. 

De multiples initiatives ont ensuite été prises pour le faire changer d'avis, notamment par la CEDEAO, sans succès jusqu'à la médiation de ce vendredi 20 janvier. 
Auparavant, jeudi après-midi, la CEDEAO avait fait entrer ses troupes issues de plusieurs de ses pays membres en territoire gambien. L'opération a été lancée peu après la prestation de serment d'Adama Barrow à l'ambassade gambienne à Dakar, où il est accueilli depuis le 15 janvier à la demande de la CEDEAO. 

L'intervention militaire a été ensuite suspendue pour donner des chances à la nouvelle médiation, qui a été sanctionnée par l'abdication de M. Jammeh. Les troupes "vont rester (sur leurs positions) pour sécuriser le processus", a indiqué samedi à l'AFP une source proche de la CEDEAO. 

- "Solution pacifique" - 

L'accord conclu "prévoit le départ de Yahya Jammeh de Gambie pour un pays africain avec toutes les garanties pour sa famille, ses proches et lui-même. Il peut retourner dans son pays quand il veut et comme il veut", a déclaré à son retour à Nouakchott le Président Ould Abdel Aziz, cité par l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle). 

Pour lui, c'est "une victoire de ceux qui militent en faveur d'une solution pacifique". 

Les termes de l'accord n'étaient pas encore connus et il n'était pas clair samedi matin si la destination d'exil était arrêtée. 
Depuis vendredi, sont évoquées des offres d'asile en Guinée, au Maroc, en Mauritanie et en Guinée équatoriale. 

Samedi matin, une source diplomatique mauritanienne proche du dossier a affirmé à l'AFP que Yahya Jammeh quitterait la Gambie dans la journée. "Il ira fort probablement en Guinée équatoriale" tandis que Adama Barrow devrait rentrer dans son pays samedi soir, a-t-elle dit. 

Une source proche de la CEDEAO a de son côté assuré que M. Jammeh partirait pour Conakry "où deux villas ont été aménagées pour lui". 
Un responsable à l'aéroport de Banjul a indiqué qu'un avion censé transporter Alpha Condé et Yahya Jammeh y était attendu en milieu d'après-midi, sans se prononcer sur la destination. 

Par crainte que la crise ne dégénère, plus de 45.000 personnes ont fui la Gambie depuis le début de l'année, en majorité vers le Sénégal, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR). 

Une menace écartée vendredi par le chef de l'armée, qui a assuré que ses hommes ne se battraient pas contre les troupes de la CEDEAO. 
Dans la ville sénégalaise de Karang, à la frontière avec la Gambie, où des soldats stationnent dans l'attente d'un ordre d'intervention en Gambie, beaucoup espéraient que la paix prévale. 

"Que Jammeh parte en paix et soit en paix là où il sera. Ce ne ferait que grandir l'Afrique", a notamment commenté Oumar Sow, un vendeur guinéen. 

Source: voaafrique


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