Fadel Barro: " On a voulu nous présenter les Senghor [...] mais en réalité c’est la partie que l’Afrique devrait enterrer. "


Rédigé le Jeudi 22 Août 2013 à 12:43 | Lu 178 fois | 3 commentaire(s)



VIPEOPLES.NET Il avait refusé de porter la camisole, et le mouvement aussi, car ils ne voulaient pas être des socialistes, marxistes, libéraux ni quoi que ce soit. ils refusent de mettre également ces camisoles de doctrines idéologiques. Selon Fadel Barro, on est des Africains et le problème on le connaît, c’est le sous développement et comment y remédier. L’Afrique est sous développée, c’est la chose la plus partagée parmi les populations. C’est qu’il nous manque de la volonté et de la détermination, remarque-t-il dans un entretien accordé à l' Institut de Recherche et d’Enseignement sur la Paix


Fadel Barro: " On a voulu nous présenter les Senghor [...] mais en réalité c’est la partie que l’Afrique devrait enterrer. "
" Bizarrement, je me suis rendu compte que tout ce qu’on fait reste sur la même ligne que Sankara. Avant j’avais beaucoup lu Cheikh Anta Diop
mais pas beaucoup Sankara. On s’est beaucoup inspiré de certaines pratiques de Cheikh Anta comme l’utilisation de nos langues nationales
dans nos slogans et l’utilisation des ressources disponibles pour changer le cours des choses. Mais les Esprits ressemblent un peu au Comité de défense de la Révolution qu’avait mis sur pied Sankara. Le discours sur notre capacité à faire face à nos problèmes est à peu près le même. [...] On travaille pour changer les choses, petit à petit et avec les populations, on en est là. Malheureusement en Afrique, on a voulu nous présenter les Senghor, les Houphouet, tout ces pères fondateurs des indépendances comme des références. Mais en réalité c’est la partie que l’Afrique devrait enterrer. " , tonne-t-il.

"Nous voulons enterrer tous ces monarques pour faire revivre en nous les fils dignes de l’Afrique : les Sankara, les Um Nyobe, les Lumumba, les Cheikh Anta et tant d’autres africains qui ont été écrasés par le néo-colonialisme ou le capitalisme tout simplement, et qui sont pourtant la véritable voix de l’Afrique. On nous a donné l’impression que ce sont les Mobutu, les Senghor... qui ont vraiment construit l’Afrique alors qu’ils étaient là pour la détruire. Il y a eu des véritables voix, longtemps étouffées, que nous voulons incarner, avec beaucoup de modestie et sans prétention. Nous refusons de nous réclamer de l’Afrique qui tend la main, de l’Afrique qui est vaincue, de cette Afrique dominée, fataliste et laxiste. Nous voyons une Afrique positive, qui pousse et qui résiste, qui reste debout et qui se construit. Notre slogan est il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées. Le temps de l’Afrique est demain ? Nous disons que non, c’est aujourd’hui, le temps de l’Afrique a toujours été là. On dit : « l’Afrique de Mobutu ». Nous disons non, à côté de Mobutu, il y avait Patrice Lumumba. Nous avons interpelé dernièrement Achille Mbembe pour lui dire que quelqu’un comme lui, avec toute sa brillance intellectuelle à travers le monde, c’est de cette Afrique là que nous nous réclamons. Le problème c’est que nous avons fait confiance à d’autres peuples et on les a écoutés sans nous-même interroger nos propres moyens, nos propres réalités à partir desquelles on devait bâtir notre futur."



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