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Exploitation des ressources minérales en Afrique de l'Ouest: Une malédiction sous-régionale


Rédigé le Jeudi 27 Avril 2017 à 15:08 | Lu 63 fois | 0 commentaire(s)



La malédiction des ressources naturelles affecte presque tous les pays de l'Afrique de l'Ouest qui ne tirent pas, comme il le faut, profit de l'exploitation de ces richesses.


L'Afrique de l'Ouest est naturellement dotée de ressources minérales. Du Sénégal jusqu'au Niger, en passant par le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, on y retrouve de l'or, de l'uranium, du pétrole, du gaz... Cependant, tous ces pays ont un point en commun: ils ne tirent pas suffisamment profit de l'exploitation de ces richesses du sous-sol. 

Ainsi, l'Institut de recherche et de promotion des alternatives de développement (IRPAD), en partenariat avec Osiwa et TrustAfrica, organise depuis lundi dernier à Bamako, une session de formation sur la gouvernance des ressources minérales. Après les parlementaires et les élus locaux (lundi et mardi), c'est au tour, depuis hier, des journalistes venus de 6 pays africains de bénéficier d'un renforcement de capacités sur ces questions majeures. De l'avis du directeur exécutif de l'IRPAD, il faut mieux armer ces acteurs (médias, parlementaires et élus locaux) pour que l'Etat puisse les écouter. 

Mamadou Goita ne comprend pas que les pays de la sous-région souffrent de l'aide extérieure, alors que les ressources minérales dont ils disposent, peuvent financer, en grande partie, les budgets nationaux. La preuve, s'indigne-t-il, depuis plus de 30 ans, le Niger ne bénéficie que de 7% de l'uranium qui est exploité sur son sol. Or, explique toujours l'expert, en France, 1 ampoule sur 3 allumées provient de l'uranium du Niger. Au Mali, avec tout l'or dont regorge le sous-sol et qui est exploité depuis des décennies, seuls 18% entrent dans le budget de l'Etat. 

D'après toujours M. Goita, entre 2009 et 2012, le déficit budgétaire du Mali était compris entre 80 et 92 milliards de F Cfa. Pendant cette période, explique-t-il, l'Etat était obligé de recourir au marché extérieur pour trouver de l'argent afin de financer ce gap. Pourtant, au même moment, il négociait les contrats miniers avec les multinationales auxquelles il cédait près de 80% des richesses tirées de l'exploitation pour ne gagner que 20%. 

Il suffisait alors, renseigne-t-il, que le gouvernement de son pays récupère 40% et cède 60% aux entreprises étrangères pour avoir un supplément de 200 milliards de F Cfa qui lui permettraient de financer son développement, sans recourir à l'aide extérieure. Avec ces ressources, informe-t-il, aucun Etat de la sous-région ne devait souffrir de déficit budgétaire pour demander un soutien des puissances étrangères. 

Malheureusement, dans tous les pays, déplore le directeur exécutif de l'IRPA, les multinationales continuent de bénéficier de beaucoup de faveurs au détriment de la population, notamment des exonérations de taxes sur une période de 5 ans pour la phase d'exploration. Cependant, précise-t-il, souvent, il suffit seulement de 3 ans aux entreprises pour recouvrer leurs bénéfices sur 10 ans. 

Ainsi, Mamadou Goita plaide pour une "cohérence régionale"'. Car à son avis, si l'ensemble des pays de la sous-région s'accordent sur les mêmes règles, ces sociétés qui rapatrient l'or, l'uranium, le zircon de l'Afrique vont se plier. Malheureusement , constate-t-il, après près de 40 ans d’exploitation minière, certains pays de la sous-région ouest-africaine "ne disposent pas de politiques minières". Tout ce qu'il y a dans ces Etats, rappelle-t-il, ce sont des codes miniers qui sont révisés, si parfois, ils ne répondent plus aux attentes des populations. Il faut alors, à son avis, assainir le secteur des industries extractives pour arrêter l'hémorragie. 

Enquête


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