Vipeoples.net  | Site d'actualité générale sénégalaise des VIP


«Des tirailleurs sénégalais honorés à l’Elysée : le goût amer du mandat de François HOLLANDE, entre reconnaissance tardive et occasions manquées», par M. Amadou Bal BA


Rédigé le Dimanche 16 Avril 2017 à 19:34 | Lu 186 fois | 0 commentaire(s)



A l’initiative d’Aïssata SECK, élue à Bondy, dans la proche banlieue parisienne, le président HOLLANDE a honoré, ce samedi 15 avril 2017, 28 tirailleurs sénégalais qui vont accéder à la nationalité française. Je suis reconnaissant pour ce geste hautement symbolique. Il faut savoir apprécier les bonnes choses, à leur juste valeur. Aussi, j’adresse mes chaleureuses félicitations à Mme Aïssata SECK dont le long combat pour l’égalité et la dignité vient d’être couronné de succès. C’est une reconnaissance tardive (plus de 60 ans d’attente), mais « Mieux vaut tard que jamais » a-t-on coutume de dire. « Justice trop tardive est déni de justice » dit Turgood MARSHALL (1908-1993), un juge noir américain à la Cour suprême des États-Unis, confronté aux pratiques discriminantes.


«Des tirailleurs sénégalais honorés à l’Elysée : le goût amer du mandat de François HOLLANDE, entre reconnaissance tardive et occasions manquées», par M. Amadou Bal BA
Je rappelle que les pensions des tirailleurs ont été gelées depuis 1960 : vont-ils avoir un rappel de leur solde revalorisée avec un effet rétroactif ? 



Après la défaite de Dien Bien Phu, lorsque les anciens combattants indochinois allaient toucher leurs pensions à l’ambassade de France, ils étaient systématiquement rackettés. Pour y remédier, le ministère des Finances a proposé en 1959 un rachat de leurs pensions pour une période de 10 ans. C’est ce qu’on a appelé la cristallisation totale. Ainsi, un Tirailleur sénégalais ne touche que l’équivalent de 20% d’une pension normale. Ainsi, un ancien combattant français, bénéficiant d’une invalidité totale, percevait environ 1 034 euros par mois en 2001, contre environ 407 euros pour un Sénégalais, 187 euros pour un Guinéen et environ 113 euros pour un Marocain. En 1980, près de 700 anciens combattants ont porté plainte et obtenu gain de cause contre la France devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU pour discrimination raciale. Une décision de réévaluation complète qui concerne 85 000 personnes aurait couté à la France 3 milliards d’euros, voila le montant de la spoliation dont sont victimes les Tirailleurs sénégalais. Le 30 novembre 2001, le Conseil d’État, dans son arrêt Amadou DIOP, tranche en jugeant que le fait de verser des prestations «cristallisées» aux anciens combattants et aux anciens fonctionnaires civils ou militaires viole la Convention européenne des droits de l’Homme et «constitue une discrimination illégale». Le 30 novembre 2001, le Conseil d’État a rendu un arrêt condamnant la France, pour «discrimination», à verser au plaignant, un tirailleur sénégalais, Amadou DIOP, une pension établie au même taux que celui en vigueur pour les Français et à lui payer les arriérés dus. En 2005, Tahar SAIM, ancien militaire algérien vivant à Oran avec 76 euros par mois, a obtenu du tribunal administratif de Poitiers la revalorisation complète de sa pension. Cependant, Amadou DIOP et Tahar SAIM, à l’instar d’autres anciens combattants, sont morts avant d’avoir pu bénéficier de cette décision des tribunaux. A travers la loi de finances rectificative de 2002, le Gouvernement a refusé d’appliquer l’égalité de traitement, reconnue par les tribunaux, et il s’est contenté d’une faible réévaluation, supposée fondée sur le taux de parité du pouvoir d’achat. Le 26 septembre 2006, sous la pression de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour les Libertés (HALDE), les pensions des Tirailleurs sénégalais ont «décristallisées». Cet effort financier paraît cependant bien tardif, et presque dérisoire, pour des «petits soldats de l’Union française» isolés, oubliés et, bien souvent, en fin de vie. Mais combien ont réussi à faire valoir leurs droits dans une administration digne des méthodes de Vichy ? Etant entendu que l’administration française oppose systématiquement aux requérants la déchéance quadriennale. Ce déni de droit ne fait que renforcer les injustices connues pendant la période coloniale, mais il révèle aussi qu’un racisme institutionnel perdure. 



Ces tirailleurs ne pourront pas voter lors de ces présidentielles, seront t-ils encore là pour les prochaines élections ? Faisons en sorte, pour ce scrutin présidentiel de 2017, que leur bravoure et leur dignité soient honorées, contre la haine et les trahisons. 

En effet, quand je contemple le bilan de M. François HOLLANDE, pour qui j’ai milité, sans réserves, pour sa victoire en 2012, avec d’autres amis du Mouvement Équité (Louis Mohamed SEYE, Saliou DIALLO, Hamidou SAMAKé, et bien d’autres), je ne peux que constater de nombreuses occasions manquées. 

Ainsi, nous demandons, depuis plus de 70 ans, la réouverture du procès concernant le massacre de 300 tirailleurs sénégalais en 1944 au camp de Thiaroye. Ces tirailleurs revenus au pays étaient démobilisés ; ils réclamaient le paiement de leur solde, et ont été massacrés pour faits de « rébellion ». Toutes les demandes de révision du procès ont été rejetées par la justice française qui détient les archives. Je rends hommage au professeur Armelle MABON qui mène un exceptionnel travail pour la révision de ce procès inique. 

L’autre jour le 11 avril 2017, en traversant le Jardin du Luxembourg, j’ai eu un grand pincement au coeur. Subitement je me suis rappelé que la Gauche, sous le mandat de M. HOLLANDE, avait eu tous les pouvoirs, y compris la majorité au Sénat, sous la présidence de M. Jean-Pierre BEL. M. HOLLANDE avait promis le droit de vote des étrangers aux élections locales. Rien ne contraignait le candidat HOLLANDE d’inscrire cette promesse à son programme. M. Malek BOUTIH avait même tenté de le dissuader de ne pas le faire, s’il n’allait pas la réaliser. Mais il s’est entêté, et pour quel résultat ! 



J’ai pris acte que le président HOLLANDE considère que le funeste projet de loi sur la déchéance de la nationalité, a été une tragique erreur. Jusqu’à présent je m’interroge : comment l’homme du Bourget a pu ainsi trahir ses promesses, à tel point qu’il est devenu le liquidateur du Parti socialiste, avec des menaces avérées du FN ou du communisme ? 

Ce que je comprends encore moins, en dépit de cet examen de conscience et de cet acte de contrition, c’est le soutien à peine voilé que M. HOLLANDE apporte au candidat des banques, et donc son torpillage de la campagne de Benoît HAMON pourtant issu des primaires de la Belle alliance. 

Aujourd’hui, sous le mandat M. HOLLANDE, le concert de Black M., dont le grand-père un tirailleur sénégalais, a été interdit, par une mairie socialiste, sous la pression du FN, et de bien d’autres lobbies. 

En effet, l’influence du FN, bien avant son arrivée au pouvoir, dépasse largement le cadre de ce parti. On crie au loup, et pourtant une forme de lepénisation des esprits a bien gagné une partie de cette gauche caviar et hors sol. 

Sinon comment expliquer le sort de ces cadres issus de la diversité qui ont été marginalisés sous ce calamiteux mandat ? C’est le cas, notamment de Louis Mohamed SEYE qui a été au Q.G. de campagne de M. HOLLANDE et que j’avais souvent accompagné. 

Pourquoi ces retraités qu’on martyrise et méprise ? 

Je vous avais relaté l’histoire tragique de Mamoudou Mody BA qui avait travaillé pour la patronne de l’hôtel Négresco à Nice, pendant plus de 30 ans, devenu aveugle, il a attendu plus de 18 mois la délivrance de sa carte de retraité. Il est mort quelques semaines après la délivrance de sa carte de séjour. J’ai également en charge le cas d’Alpha DJIGO, un oncle qui résidait au foyer de la Commanderie à Paris 19ème, décédé en 2013. Il a fallu 2 ans de procédure pour la délivrance du relevé de carrière, là où le délai normal est de 10 jours maximum. En dépit de diverses interventions, sa famille (2 femmes et 8 enfants) attend depuis plus de 4 ans la pension de réversion ! 

Je suis encore saisi, depuis 3 semaines, de la pension de Hamadel BA, né en 1946, et qui a travaillé légalement en France à partir de 1974. La CNAV refuse de répondre à sa demande de délivrance d’un relevé de carrière. Il a payé, avec ses maigres économies, son billet pour venir liquider sa pension. Respectueux de la légalité son visa va expirer. Il est obligé de repartir, et encore revenir au mois d’août, sans être sûr d’avoir sa pension. Je hais l’injustice et toutes ces tracasseries administratives contre les « sans-dents » ! 

En moins de 10 ans plus de 112 jeunes issus de l’immigration ont perdu leur vie lors de contrôle d’identité au faciès. M. HOLLANDE est allé voir Théo victime d’un viol à la matraque. Remercions-le, pour ce geste hautement symbolique. C’est la première fois, que dans ces drames, un haut représentant de l’Etat venait voir une victime issue de l’immigration, là où on fait la courbette pour d’autres communautés. Devant ce viol inqualifiable de Théo, on sait maintenant, pourquoi Bouna et Ziad, dans l’affaire des violences urbaines fuyaient les policiers qui les poursuivaient et se sont réfugiés dans une armoire électrique et ont brûlé de ce fait. M. HOLLANDE a t-il répondu à la famille d’Adam TRAORÉ qui réclame justice ? Le procureur en charge de l’affaire a menti et falsifié les faits, mais il a été récompensé par une mutation à Paris. La famille d’Adama TRAORÉ qui manifestait pour réclamer justice a été condamnée pour faits de rébellion. Ça pue déjà le racisme qui ne dit pas son nom ! 

Ces tirailleurs sénégalais viennent d’avoir la nationalité. Mais pour faire venir leur famille ce sera la croix et la bannière. En effet, le sort de certains citoyens français issus de l’immigration est encore moins enviable notamment lorsqu’ils mariés en Afrique. Ainsi Mamadou AW vient seulement, depuis 2011 et après intervention de mon député Jean-Christophe CAMDELIS, d’obtenir le certificat de nationalité de l’un de ses enfants, et pour l’autre le certificat de nationalité a été refusé, parce qu’enfant prématuré ! Mon cousin Abdoulaye N’DIAYE, de Nice, fondateur d’une entreprise DIARAMA COSMÉTIQUE, attend depuis plus de 2 ans et demi le regroupement familial pour sa femme. Voilà le calvaire que vivent quotidiennement, sous un gouvernement se disant de gauche, de nombreux français traités en indigènes de la République. 

Le dernier coup de poignard dans le dos c’est notre premier ministre, tout un symbole, qui a refusé d’honorer sa parole et a appelé à voter pour le candidat des banques. 

Benoît HAMON avait appelé dès le départ M. MÉLENCHON à l’unité de la Gauche. Il y a passé du temps et de l’énergie au risque de compromettre ses chances. M. MÉLENCHON a décliné cette offre, avec un agenda caché ; il veut tourner le dos à l’Europe et instaurer le communisme. Il appartiendra aux électeurs, et non aux sondages, de trancher. « Je refuse de m’accrocher au monde ancien, je me projette » dit M. HAMON. Il faut renverser la table, contre cette caste de régnants sourds aux besoins de la population. 

En Afrique, dans bien des pays on se bat pour pouvoir voter. En France, nous avons le droit de vote, une arme redoutable en démocratie, mais les Français issus de l’immigration négligent d’aller voter. On a frôlé la catastrophe en avril 2002. Cette année la menace est encore plus forte. Je dis à tous : ne vous abstenez pas le 23 avril, ne vous fiez pas aux sondages. Votez utile ! Votez pour vous-mêmes, pour un futur désirable et pour «faire battre le coeur de la France» avec Benoît HAMON ! 

Je saisis cette occasion pour présenter mes sincères condoléances au peuple sénégalais endeuillé plusieurs fois ces temps-ci et dans le silence des médias occidentaux comme s’il y avait une hiérarchie pour la vie des hommes. En en effet le 12 avril 2017 à Madina Gounasse dans le Sud du Sénégal vers Vélingara, entre 22 et 40 hommes, essentiellement des Foutankais, ont péri d’un incendie. Ils observaient une retraite spirituelle de 10 jours. On dénombre plus de 120 brûlés. Le Sénégal a aussi été endeuillé par 53 morts en mars à la suite d’accidents tragiques de la circulation. Le chef des Tidjiane, M. Cheikh Tidjiane SY vient de disparaître. Paix sur leur âme. 

En ce week-end de Pâques, bonnes fêtes à nos amis catholiques, que la paix du cœur et de l’esprit soit avec vous ! 

Paris, le 15 avril 2017, par M. Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/


Nouveau commentaire :
Facebook Twitter

Les messages jugés choquants seront de suite supprimés


LERAL TV CANAL 33 SENEGAL


Facebook

Publicité





google.com, pub-6479506562269384, DIRECT, f08c47fec0942fa0 smartadserver.com, 1097, DIRECT