Ses pratiques à la tête de Dp World ont révulsé même le Garde des Sceaux qui avait approuvé sa nomination en tant qu’administrateur provisoire. Papa Alboury Ndao, dirigeant du cabinet Rma, a fini par recevoir notification de la fin de son mandat à la tête de cette entreprise. Malgré toutes ses tentatives pour ne pas partir.
La Commission d’instruction a fini par se plier à la décision de la Chancellerie et mis fin à l’administration provisoire de la société Dubaï port World (Dp World) Sénégal exercée par le directeur de Rma Sénégal. Le forcing de Papa Alboury Ndao n’a servi qu’à retarder la décision, mais il a fini par se résoudre à faire ses bagages. L’ennui pour lui est que, arrivé sous la robe d’un redresseur de torts, qui devait aider les pouvoirs publics à voir clair dans un embrouillamini où l’on soupçonnait des connexions permettant à Karim Wade de se faire beaucoup d’argent sur le dos des Sénégalais, l’associé principal du cabinet Rma Sénégal quitte la société sous les oripeaux d’un prédateur au petit pied. C’est le jeudi dernier, dernier jour de ramadan au Sénégal, que l’administrateur provisoire a fini par prendre congé de tout le personnel.
Papa Alboury Ndao a donné l’impression de considérer sa mission à la tête de Dp World Sénégal comme une occasion de se remplir les poches sans retenue, même au risque de déstabiliser la compagnie. Le Quotidien a relaté comment le personnage a voulu se payer sur le dos de la bête, n’hésitant pas à se verser ses honoraires par anticipation (voir les n°3155, 3156 et 3157 de la fin juillet au début août). En plus, un document de l’association des cadres de la compagnie, posté sur le site dakaractu en date du 2 août, a montré qu’en moins de 3 mois, l’individu a voulu pomper plus de 360 millions de la société. Quand les agents comptables ont voulu s’opposer à cette volonté de prédation de leur entreprise, Papa Alboury Ndao n’a pas hésité à mettre la police et la Crei sur leur dos pour leur faire céder.
S’il est vrai que la fin de l’administration provisoire intervient parce que les enquêtes de la Crei ont fini par se résoudre à constater que la société de gestion du terminal à containers n’avait pas de liens avec des personnes soupçonnées d’enrichissement illicite, il n’en reste pas moins que les pratiques peu orthodoxes de Papa Alboury Ndao, mises à jour par Le Quotidien, ont accéléré les choses. Ce dernier d’ailleurs semblait l’avoir senti, lui qui a voulu porter le discrédit sur le journal ainsi que sur des personnes à l’intérieur de la boîte qu’il jugeait susceptibles de passer les informations au Quotidien. Mais cette tentative de noyer le poisson n’a pas prospéré.
Comme a échoué aussi sa manœuvre d’intimidation à l’endroit des employés, lorsqu’il a convoqué une réunion de l’ensemble du personnel, pour mettre les gens en garde sur les confidences qu’ils feraient à la presse. Il avait créé une tension telle que certains employés étaient convaincus d’avoir été mis sur écoute, et n’osaient même plus se servir de leurs téléphones de service, ni de leur mail professionnel. Mais comme avec son illustre homonyme, sa défaite était inéluctable, surtout que dans son cas, la cause défendue se résumait à des poches à remplir. Néanmoins, au vu de ce qui se passe ailleurs, des employés, comme ceux de Ahs par exemple, doivent se demander pourquoi ils n’ont pas eu la chance de tomber sur lui plutôt que sur l’administrateur provisoire que la Crei leur a désigné.
Il a envoyé un e-mail dans lequel il déclare : «Je tenais à (…) profiter de l’occasion pour remercier l’ensemble du personnel de Dp World Dakar pour la collaboration. Je tenais également à présenter mes excuses à ceux à qui j’ai fait du mal et/ou offensé involontairement. ‘’Ne dit-on pas que nul ne fait du mal volontairement, tout pécheur est un ignorant »
Le Quotidien
