A quand la fin des délestages ?


Rédigé le Jeudi 30 Mai 2013 à 02:45 | Lu 207 fois | 0 commentaire(s)



En visite à Saint Louis, le 26 avril dernier, le DG de Senelec expliquait que les coupures de courant des dernières semaines étaient juste causées par des pannes en cours de réparation. Plus généralement, il rassurait l’opinion que «la production était assez suffisante et le planning assez maîtrisé, mais du fait que l’électricité est quelque chose que l’on produit tout de suite pour sa distribution et sa consommation, il est un peu risqué de faire des affirmations péremptoires».


A quand la fin des délestages ?
On peut bien comprendre le ton relativement mesuré de la déclaration de Pape Dieng sur le fait que la récurrence des délestages est une vraie arlésienne depuis le début des années 2000. Les différents gouvernements d’Abdoulaye Wade ont tous prouvé leur incapacité à régler cette équation, de manière durable. Il a fallu que Wade-Fils soit appelé à la rescousse pour que Wade-Père lui donna tous les moyens, possibles et imaginables (+650 milliards Fcfa) afin de mettre fin à ces délestages intempestifs qui présentaient un risque électoral réel sur les échéances de 2012. Ainsi naquit ce fameux Plan Takkal que l’on connait trop bien…
Aujourd’hui, la question de fond, c’est la résolution d’une crise structurelle qui a trop duré. Apporter des réponses durables aux déficits énergétiques qui ont des impacts sur toute l’économie nationale. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye parle d’une nouvelle Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie, signée en octobre 2012, accompagnée d’un Plan d’actions. Qui est fondé sur une politique de mix énergétique associant l’hydroélectricité, le charbon, le gaz et les énergies renouvelables, le solaire notamment… Qui est présenté comme une alternative crédible du fait de la disposition de la source dans un pays ensoleillé en permanence. Mais les acteurs dénoncent le manque de volonté politique de l’Etat et les surtaxes, les consommateurs jugeant les prix d’accès trop élevés…
Tout ceci pour dire qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge… La preuve, le gouvernement et le FMI ne s’entendent pas sur la question des subventions. Là où le FMI prône une vérité des prix (donc une électricité beaucoup plus chère), le gouvernement joue la carte sociale. Le risque politique est trop élevé, le sujet étant… électriquement trop sensible. D’ailleurs, ils divergent même sur les chiffres. Là où le Fmi parle de 160 milliards de subventions en 2012, le ministre avance 120 milliards en 2012 et 80 milliards en 2013. Un dialogue de sourds ?
On peut dire la même chose entre les Pétroliers et l’Etat à propos du contrat SAR- Senelec permettant à cette dernière de s’approvisionner directement à la raffinerie. Une concurrence jugée déloyale et risquée pour tout le sous-secteur des hydrocarbures qui déplorait, depuis toujours, leur sur-fiscalisation, soit entre 50 et 60% du prix à la pompe. Donc, si le carburant continue d’être aussi cher au Sénégal, la faute ne serait seulement pas l’envolée des cours mondiaux du pétrole...
Enfin, Aly Ngouille Ndiaye a autorisé la réouverture (provisoire) des dépôts des pétroliers que son prédécesseur, Karim Wade, avait fermés par le fait du... Prince et pour favoriser un concurrent tout aussi privé, Senstock. Une mesure incompréhensible, à l’époque. On avait même soupçonné des choses pas très… mourides. Mais bon, tout est bien qui finit bien…
Aujourd’hui, le secteur de l’Energie est à la croisée des chemins. Des solutions durables que le gouvernement va apporter dépendra, en grande partie, la relance d’une économie sénégalaise, bien mal en point…


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